Sur l'idée d'étudiants et de certains professeurs de l'université, le partenariat entre Sciences Po et une université israélienne a été suspendu, du fait des "positions de l'université (...) dénuées de toute perspective humaniste" concernant la guerre au Liban et à Gaza. Une décision décriée par les autorités.
La suspension par Sciences-Po Strasbourg de son partenariat avec une université israélienne est une "décision affligeante", a réagi jeudi le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot. "C'est une décision qui est affligeante, qui me désole profondément", a déclaré M. Barrot sur BMFTV/RMC, interrogé sur la suspension par l'Institut d'études politiques de Strasbourg de ses liens avec l'université Reichman, près de Tel-Aviv, en raison de "positions bellicistes" concernant la guerre à Gaza.
Une motion soutenue par des enseignants
"L'université, c'est le lieu du débat, de la tolérance, c'est le temple de l'esprit critique", a déclaré Jean-Noël Barrot. "Ce n'est pas cette université qui aujourd'hui bombarde au Liban ou à Gaza . Je rappelle que c'est d'ailleurs dans les universités israéliennes que l'on trouve les plus fervents partisans de la paix et de la solution à deux Etats", a-t-il dit. La décision de Sciences-Po Strasbourg a été prise en juin mais révélée mercredi par le quotidien régional Les dernières Nouvelles d'Alsace (DNA).
Tout en condamnant "sans réserve l'attaque terroriste subie par la population israélienne le 7 octobre 2023 ", les auteurs de la motion ont dénoncé les "positions de l'université en question, profondément bellicistes et dénuées de toute perspective humaniste, pacifiste et critique au regard de la guerre en cours à Gaza". La motion avait été soumise par la liste Solidarit'Etudiants, qui dispose de huit des 10 sièges des représentants étudiants au conseil d'administration, et a également été soutenue par certains enseignants.
Le directeur de l'IEP, Jean-Philippe Heurtin, a exprimé à l'AFP sa "forte hostilité" à cette motion.