Une marche blanche en hommage à Lindsay, une adolescente de 13 ans victime de harcèlement scolaire qui s'est suicidée au mois de mai, s'est déroulée dimanche à Liévin dans le Pas-de-Calais, appelant à mieux écouter les victimes et sanctionner les auteurs. Scandant "stop au harcèlement", "le harcèlement, parlez-en" ou encore "éduquons nos enfants", environ 200 personnes ont marché jusqu'au cimetière où est enterrée l'adolescente.
Ils y ont respecté une minute de silence et lâché des ballons, pour Lindsay et tous les enfants et adolescents harcelés. Présent à la marche, le directeur académique des services de l'Éducation nationale du Pas-de-Calais, Jean-Roger Ribaud, n'a pas pris la parole. "Aujourd'hui, il faut vraiment qu'il y ait une loi et de vraies sanctions, ça peut changer les choses", a souligné la mère de Lindsay, Betty Gervois, tout en estimant que le dossier "avance" avec le ministre de l'Éducation Gabriel Attal.
Des cours d'empathie à partir de 2024
Elle a indiqué recevoir des messages tous les jours d'autres enfants ou adolescents harcelés, via l'adresse de l'association "Les ailes de Lindsay". "Il y a un souffle nouveau qui vient du politique, mais qui ne vient pas encore des établissements, ce qu'on déplore, tous n'appliquant pas encore le programme pHARE" (de prévention du harcèlement et du cyberharcèlement), a estimé le président de l'association des Souffre-douleurs de l'école, Michel Bucamp.
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Après la mort de Lindsay, le gouvernement avait promis des moyens supplémentaires pour lutter contre le harcèlement. Fin septembre, il a présenté un plan qui prévoit notamment des cours d'empathie à partir de 2024, une formation renforcée pour les forces de l'ordre et magistrats, la confiscation des téléphones pour les auteurs de cyberharcèlement grave et la possibilité d'exclure les élèves harceleurs des réseaux sociaux. Dans le cas de Lindsay, quatre mineurs ont été mis en examen pour "harcèlement scolaire ayant conduit au suicide". Une personne majeure a été mise en examen pour "menaces de mort".
Une enquête administrative a par ailleurs été ouverte par le ministère de l'Éducation nationale. La famille, qui avait dit n'avoir reçu "aucun soutien" lors du harcèlement de Lindsay, a déposé plainte contre l'établissement, le rectorat, des policiers, mais aussi Facebook. Le rectorat a, lui, déposé une plainte pour des insultes et des menaces contre le personnel du collège de Lindsay.