Pascal Pavageau a assuré que l'unité du syndicat était "toujours là". Mais son prédécesseur a sévèrement taclé le nouveau secrétaire général, élu vendredi.
Il n'y "a pas de fracture" à Force ouvrière, a assuré à la presse son nouveau secrétaire général Pascal Pavageau, élu vendredi lors d'un congrès tendu. Une déclaration qui sonne comme un vœu pieux, au vu de la réaction quelques minutes plus tard de Jean-Claude Mailly, qui a dénoncé sur Twitter "l'hypocrisie" et la "duplicité" de son successeur.
"Il y a des débats". Pascal Pavageau, élu vendredi matin pour succéder à Jean-Claude Mailly, devait prendre la parole pour son premier discours officiel dans l'après-midi, à l'issue d'une semaine de congrès chahuté. "Je pense qu'il n'y a pas de fracture, il y a des débats", a-t-il dit, interrogé par la presse après son élection. "L'unité, elle est toujours là" et "je ne doute pas que sur l'essentiel nous nous rassemblerons", a-t-il ajouté, laissant également entendre que FO allait essayer de s'accorder avec les autres confédérations syndicales en vue d'"actions communes".
Pascal Pavageau"regrette" l'absence de Mailly. "La position très majoritaire, pour ne pas dire unanime, de l'ensemble de l'organisation est de dire : il faut aller voir d'abord l'ensemble des autres organisations de manière à ce que nous puissions regarder ensemble les points de convergence que nous avons", a-t-il affirmé. "Et le cas échéant, faire des propositions d'actions communes si cela est possible", a-t-il poursuivi, plaidant pour "l'unité la plus large".
"Si c'est possible à tous, très bien, si c'est possible avec certains très bien, et si à un moment donné on doit prendre nos responsabilités tous seuls, ce seront les instances fraîchement élues qui en décideront", a-t-il enfin ajouté.
Interrogé sur l'absence de Jean-Claude Mailly, qui n'assiste pas à cette dernière journée, Pascal Pavageau a répondu : "À titre personnel, je le regrette". Le secrétaire général sortant, à la tête du syndicat depuis 2004, s'est vu infliger un camouflet avec le vote de son rapport d'activité adopté de justesse alors qu'il s'agit habituellement d'une formalité.
La virulente réaction du secrétaire général sortant. Absent, Jean-Claude Mailly ne s'est pourtant pas privé de répondre à son successeur, quelques minutes plus tard. Dans un tweet, l'ancien leader syndical a dénoncé "l'hypocrisie" et la "duplicité" du discours de son ancien compagnon de lutte.