"Nationalité française obligatoire, pas de Noir": une annonce pour un logement à Levallois-Perret, dans les Hauts-de-Seine, a fait scandale mardi et le Défenseur des droits a ouvert une enquête. L'institution dirigée par Jacques Toubon, qui s'est autosaisie de l'affaire, a expliqué qu'elle compte enquêter auprès de l'agence mais également du propriétaire. L'association antiraciste Maison des potes-Maison de l'Égalité a de son côté annoncé avoir déposé plainte contre l'agence immobilière et le propriétaire de l'appartement pour "subordination d'offre locative à un critère de nationalité et de couleur de peau".
"Immeuble avec des policiers uniquement". L'affaire avait été révélée fin novembre par un internaute qui avait photographié puis posté l'annonce sur Twitter en interpellant Laforêt immobilier, en charge du bien. Mais son tweet était passé inaperçu jusqu'à ce que Franceinfo ne le relaie cette semaine. "Attention, important pour la sélection des locataires : nationalité française obligatoire, pas de Noir, immeuble avec des policiers uniquement", peut-on lire sur la fiche de visite de cet appartement.
Bjr @Laforet_france "Pas de noir" c'est quel genre de critères?@SOS_Racisme@Defenseurdroits, est-ce légal..?J'ai un doute...#Discriminationpic.twitter.com/cWu2dCCKGt
— Mous_bm (@mous_bm) 25 novembre 2016
"C'est hallucinant : les propos sont tellement graves et l'intention raciste tellement flagrante. Ce n'est pas si souvent qu'on voit des faits de cette nature", a dénoncé le délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah), Gilles Clavreul. Quand elle aura tous les faits en sa possession, son institution pourra également signaler les faits au procureur, a-t-il ajouté.
Une collaboratrice "naïve et mal formée". Dans un tweet posté mardi, Laforêt France "condamne vigoureusement toute forme de discrimination". "Nous allons mener les actions nécessaires pour que cela ne se reproduise plus", ajoute l'agence. Contactée, l'agence en charge de ce bien, située en Seine-Saint-Denis, n'était pas joignable mardi. Son directeur s'est dit "outré par cette histoire" auprès de Franceinfo. Il a mis en cause une collaboratrice "naïve et mal formée". Elle aurait agi "sur injonction de la propriétaire, qui est raciste", et "ne fait plus partie de l'entreprise".
Laforêt condamne vigoureusement cette situation. Nous vous présentons nos plus sincères excuses. pic.twitter.com/LsAIkVpY28
— Laforêt France (@Laforet_france) 27 décembre 2016