Quatre jeunes, mineurs au moment des faits, qui avaient agressé en juillet 2013 un policier sur une plage marseillaise, au risque de le noyer, ne retourneront pas en prison, les peines de prison ferme prononcées vendredi étant couvertes par les durées de leur détention provisoire.
Procès à huis clos. Les quatre prévenus, qui avaient présenté leurs excuses à l'ouverture de leur procès à huis clos vendredi selon leurs avocats, ont été condamnés à 18 mois de prison dont 17 avec sursis mis à l'épreuve pour deux d'entre eux et 12 mois, dont 10 avec sursis mis à l'épreuve pour les deux autres. Le parquet avait requis 12 mois dont 10 avec sursis pour les deux premiers et 18 mois dont 12 avec sursis pour les deux derniers.
"Ambiance sereine". L'agression de ce policier, prénommé Yazid, avait soulevé une vive émotion, le ministre de l'Intérieur de l'époque, Manuel Valls, évoquant "une tentative d'homicide particulièrement grave". L'audience devant le tribunal pour enfants de Marseille s'est ouverte, elle, dans une "ambiance sereine, les prévenus faisant part de leurs remords", a déclaré l'un des avocats de la défense, Benjamin Liautaud, lors d'une suspension de séance. Leur victime, très marquée psychologiquement, explique souffrir encore aujourd'hui, à 38 ans, d'une insensibilité du côté droit du corps, d'une perte d'acuité visuelle et de douleurs de la mâchoire. "La seule chose qui puisse aider une victime à se reconstruire, c'est la reconnaissance de la justice", avait-il déclaré avant son procès, disant attendre "des sanctions fermes".
Une altercation à l'origine des faits. Le policier était en poste le 8 juillet 2013 sur la plage des Catalans, à quelques centaines de mètres du Vieux-Port de Marseille, quand avait éclaté une altercation entre un groupe d'une trentaine de jeunes, et un couple de vacanciers, qui leur reprochaient d'avoir envoyé du sable sur leur bébé. Selon l'accusation, les jeunes avaient alors attendu que le couple se baigne pour les encercler dans l'eau, avant de les insulter et menacer. C'est en intervenant pour mettre fin à cette altercation que le policier avait été à son tour pris à partie. Il avait été roué de coups et avait fini par tomber à l'eau. Plusieurs agresseurs lui avaient maintenu la tête immergée. L'un de ses collègues était alors intervenu en dispersant les jeunes avec une bombe lacrymogène.