Il ne doit pas y avoir de "tabou" sur la venue de policiers dans les établissements scolaires, pour des missions d'information ponctuelles auprès des élèves, ou en cas d'incidents graves, a déclaré mardi le ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer.
Des missions de prévention ? "On a besoin que les jeunes et la police se connaissent sur un mode constructif", via par exemple des séances d'information sur les dangers des addictions, et il est "normal" que les forces de l'ordre interviennent au sein des établissements en cas de problème grave, a précisé le ministre sur LCI, peu avant le Conseil des ministres qui traitera d'un plan contre les violences à l'école.
Ce plan a été décidé après la diffusion d'une vidéo montrant un élève en train de menacer sa professeur avec une arme factice dans un lycée de Créteil, des images qui ont suscité un vif émoi. L'Élysée et le ministère de l'Éducation avaient indiqué lundi qu'aucune annonce ne sera faite à la sortie du Conseil des ministres. Le président de la République pourrait annoncer le calendrier du plan à l'issue de la réunion, a indiqué Jean-Michel Blanquer.
"Le but n'est pas d'avoir des policiers dans chaque établissement". Les questions "interministérielles", qui concernent notamment les interventions aux abords des établissements, doivent encore être "approfondies", a précisé le ministre. "Le but n'est évidemment pas d'avoir des policiers dans chaque établissements de France", mais "pourquoi pas avoir des permanences de policiers dans des établissements difficiles", en fonction de ce que demande le chef d'établissement, a ajouté Jean-Michel Blanquer.
Des dispositifs déjà existants. Il a rappelé que nombre de dispositifs existaient déjà : sessions d'information de membres de forces de l'ordre au sein des établissements, équipes mobiles de sécurité dans chaque académie, composées de personnels de l'Éducation nationale et de spécialistes de la sécurité appelées à intervenir en cas de fortes tensions, sur instruction du recteur.
La création prochaine d'un registre pour le suivi des incidents. Pour ce qui concerne la seule Éducation nationale, le ministre va demander aux recteurs, qu'il rencontre mercredi, la mise en place d'un registre numérique ou papier dans chaque établissement, où seront consignés tous les incidents signalés par les professeurs ou d'autres adultes travaillant en milieu scolaire. Face à chaque incident devra être inscrit le suivi qui lui a été donné, a-t-il ajouté. "Même les petits faits doivent être signalés" et le suivi devra être "éducatif et proportionné".