À travers le hashtag #PasDeVague, ils dénoncent une absence de soutien de leur hiérarchie. En réaction à l'apparente passivité de la professeure braquée par l'un de ses élèves, jeudi dernier dans un lycée de Créteil, dans le Val-de-Marne, de nombreux enseignants accusent désormais leur direction de ne pas assez monter au front en cas d'agression. Philippe Vincent, le secrétaire général du syndicat des proviseurs de l’Éducation Nationale (SNPDEN), lui-même chef d'établissement à Marseille, appelle à ne pas "généraliser", lundi sur Europe 1.
"Il faut raison garder". "Je pense qu'il faut quand même raison garder et ne pas confondre l'accessoire et l'essentiel", souligne-t-il au micro de Matthieu Belliard. À ceux qui dénoncent des sanctions souvent trop faibles, le syndicaliste tient d'ailleurs à rappeler qu'un "conseil de discipline est composé de treize personnes, des personnels de direction, des enseignants, des représentants des parents, des représentants des élèves, et que la décision s'y prend à bulletin secret".
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"Ne faites pas de vague" : une "doctrine" ancienne. Philippe Vincent reconnaît néanmoins qu'il a pu exister "depuis une vingtaine d'années, une forme de doctrine de l'Éducation nationale qui incitait plutôt les chefs d'établissements à ne pas trop recourir au disciplinaire. À un moment donné, il a dû y avoir une idée générale qui était plutôt de dire 'ne faites pas de vague, ou en tout cas n'en faites pas trop'", raconte le proviseur, qui estime en l'occurrence que le braquage de la professeure à Créteil "est suffisamment inacceptable et insupportable pour que les mesures soient prises, pour que le cas soit traité avec la sévérité" adéquate.
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