"On ne peut plus fournir d'agents" : avec le pass sanitaire, les sociétés de sécurité débordées

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Diane Berger, édité par Manon Bernard

Avant de rentrer dans un café ou un restaurant, il faut désormais dégainer un QR code, garant du pass sanitaire. Mais qui les contrôle ? De plus en plus de salles de sport, lieux culturels ou restaurants font appel à des sociétés privées pour sous-traiter cette tâche. Résultat : les agences de sécurité ont beaucoup trop de demandes.  

Prendre un train, s’attabler à une terrasse de restaurant ou encore entrer dans une salle de sport... Pour profiter de ces loisirs du quotidien, il faut désormais montrer patte blanche. Le pass sanitaire, déjà demandé dans les lieux culturels et de loisirs, a été étendu lundi aux bars, restaurants, transports ou encore hôpitaux. Une situation compliquée pour les professionnels : ils n’arrivent pas à jouer aux apprentis policiers et à gérer leurs commerces. Alors nombre d’entres eux se tournent vers des entreprises de sécurité, qui se retrouvent saturées de demandes.

"Ils veulent vraiment se dédouaner de cette mission"

Depuis une dizaine de jours, comme tous ses confrères, Jonathan, directeur des opérations d'Agir sécurité, une société basée en Ile-de-France, croule sous les demandes de devis. "C'est surtout des salles de sport, des brasseries et des restaurants qui commencent à sonder par des demandes de devis", précise Jonathan.

Ses nouveaux clients lui demandent tous la même chose : des vigiles pour contrôler les pass sanitaires. "On est à peu près à 40% de hausse des demandes pour une prestation à plus ou moins long terme", juge le directeur des opérations d'Agir sécurité. Avant d’affirmer : "ils veulent vraiment se dédouaner de cette mission-là".

"On ne peut plus fournir d'agent"

Pour faire face à cet afflux, certaines entreprises doivent même recruter en urgence. Comme celle gérée par Youssef, dans le Doux. "On a une forte demande à 4-5 appels par jour. On commence à refuser", précise Youssef. En temps normal, son équipe ne compte que huit agents et quelques vacataires. "On les rappelle un par un", assure-t-il. Mais il n’y a plus personne de disponible. "On arrive au bout du bout donc on ne peut plus fournir d'agents", déplore Youssef.

Derrière cette hausse des demandes, le secteur s'interroge. Le phénomène va-t-il durer ? Obtenir les services d'un agent de sécurité coûte en moyenne 3.000 à 4.000 euros par mois. Un budget très lourd : beaucoup de restaurants pourraient finir par y renoncer.