Emmanuel Macron le voulait pour tout le monde, le passe rail sera finalement réservé aux jeunes pour voyage sans limites sur le réseau TER et Intercité en période estival. Une décision qui satisfait les région qui attendent désormais de voir les conditions de financement. Ces dernières offrant déjà des tarifs sociaux en direction des jeunes comme en Occitanie.
L'abandon de l'idée d'un passe rail pour tous, remplacé par un dispositif uniquement estival et réservé aux jeunes pour voyager sans limites sur le réseau TER et Intercités, satisfait les régions de France, qui attendent de voir les conditions de financement. "Nous sommes d'accord avec le ministre des Transports, la mobilité est affaire de pragmatisme, et les promesses ne peuvent être faites avec l'argent des autres", a salué l'Association des régions de France (ARF) lundi auprès de l'AFP.
"L'idée est bonne, sauf que ça se prépare, ça ne se décide pas sur TikTok"
Mercredi dernier, le ministre délégué aux Transports Patrice Vergriete a définitivement enterré l'idée d'un forfait mensuel ouvert à tous pour voyager partout en France grâce aux trains régionaux et aux liaisons Intercités. L'initiative, défendue par l'ancien ministre Clément Beaune , visait à rendre le train plus attractif et abordable, en s'inspirant du modèle allemand, avec un forfait de 49 euros par mois.
Patrice Vergriete a promis de prendre rapidement contact avec la présidente de l'Association des régions de France (ARF), Carole Delga, pour discuter du nouveau dispositif. Les régions, qui financent les trains régionaux et décident des tarifs, attendent des éclairages sur les "conditions techniques, opérationnelles, et financières" de cette offre. "La mise en œuvre d'un passe rail ne pourra s'effectuer que sous condition de financement par le gouvernement et si elle ne génère pas de charges nouvelles pour les régions", a soutenu l'ARF.
>> LIRE AUSSI - SONDAGE - Pour 64% des Français, les contrôleurs SNCF abusent du droit de grève en débrayant pendant les vacances
Les régions proposent déjà des tarifs sociaux en direction des jeunes, comme en Occitanie où "la question essentielle est plutôt celle de l'investissement dans le ferroviaire, qui n'est pas à la hauteur", d'après Jean-Luc Gibelin (PCF), vice-président délégué aux Transports. Le sénateur du Nord Franck Dhersin (Horizons), ancien vice-président aux Transports des Hauts-de-France, dénonce l'improvisation du gouvernement sur ce dossier.
"En Allemagne, avec ce dispositif, ils ont eu 25 à 30% d'usagers en plus et ça a été le bazar, car ils n'avaient pas ajouté de trains", a-t-il souligné. "L'idée est bonne, sauf que ça se prépare, ça ne se décide pas sur TikTok un dimanche après-midi", a-t-il ajouté, en référence à l'interview d'Emmanuel Macron lors de laquelle il avait annoncé la mesure en septembre. Un passe rail estival uniquement réservé aux jeunes a déjà existé en France en 2020 et 2021. Il était réservé aux moins de 27 ans, qui pour 29 euros par mois pouvaient emprunter n'importe quel TER partout en France - sauf en Ile-de-France -, mais pas les Intercités. Le premier été, 70.000 passes ont été écoulés, puis 84.000 en 2021, avant que la mesure ne soit abandonnée à la demande des régions.