C'est la dernière étape d'un scandale qui a ébranlé le monde des sports de glace en France : le ministère des Sports a annoncé mardi que l'Inspection générale avait saisi la justice au terme de sa mission d'enquête sur les faits de violences dans le milieu du patinage artistique. Cette mission a mis en évidence des soupçons pesant sur une vingtaine d'entraîneurs. La présidente de la Fédération française des sports de glace (FFSG), Nathalie Péchalat, réagit au micro d'Europe 1 sur cette nouvelle, qui ne l'a "pas surprise".
21 entraîneurs, "ce n'est pas rien"
"Des détails que j'ai pu lire par ce communiqué de presse, je ne suis pas surprise, car ce sont des sujets qui ont été largement diffusés dans les médias et évoqués depuis février", explique celle qui a succédé à Didier Gailhaguet après les accusations de viols et d'agressions sexuelles portées fin janvier par l'ancienne patineuse Sarah Abitbol envers son ex-entraîneur, Gilles Beyer.
Au total, parmi les 21 entraîneurs incriminés, 12 seraient mis en cause pour "des faits de harcèlement ou d'agressions sexuelles", dont trois ont été condamnés par le passé à des peines d'emprisonnement ferme ou assorties de sursis. Sept autres dossiers concernent des "violences physiques ou verbales". "Ce n'est pas rien", affirme Nathalie Péchalat, qui indique avoir reçu les noms de certains de ces entraîneurs "pour qu'on puisse avertir les clubs et protéger nos licenciées".
La FFSG "pas encore sortie d'affaire"
Mais Nathalie Péchalat l'assure : "On n'a pas attendu les conclusions de l'Inspection générale pour pouvoir mettre en place des actions." Elle met en avant la création de codes de bonne conduite, la sensibilisation des encadrants, la formation de tous les cadres techniques et autres mesures prises depuis son arrivée à la tête de la FFSG, mi-mars. "Il faut encore quelques mois pour voir le travail que l'on est en train de faire", poursuit-elle.
Si l'Inspection générale ne préconise pas le retrait de la délégation du ministère pour la FFSG, une arme absolue dans ce domaine, "on n'est pas encore sortis d'affaire", souligne Nathalie Péchalat : "Tant que nous n'aurons pas passé octobre, on est toujours sous pression ministérielle."
La prochaine étape est une assemblée générale extraordinaire, organisée fin septembre, pour valider les changements drastiques entrepris par rapport à l'ancienne direction. "On essaye de fonctionner à l'opposé de l'ancien système", résume l'ancienne danseuse sur glace, déterminée à tourner définitivement la page Gailhaguet.