Christine Lagarde encourt jusqu'à un an de prison et 15.000 euros d'amende dans l'affaire Tapie. Quel a été son rôle ? C'est la question à laquelle doit répondre dès lundi la Cour de justice de la République. Mais l'avocat de Christine Lagarde avance un argument de timing. "Madame Lagarde est poursuivie pour négligences ayant permis un détournement de fonds publics or il se trouve que ce détournement n'est pas établi et fait l'objet d'une instruction. Je ne vois pas comment la Cour de justice pourrait dire oui ou non en quelques jours alors que les juges d'instruction parisiens ne se sont pas prononcés en plusieurs années", argumente-t-il.
"Trois arbitres". Le 27 octobre 2007, Christine Lagarde alors ministre de l'Economie autorise l'organisme qui gère le passif du Crédit Lyonnais à avoir recours à un arbitrage pour mettre fin au contentieux entre la banque et Bernard Tapie sur fond de revente d'Adidas. "Elle n'a commis aucune faute à ce moment-là, défend Patrick Maisonneuve. Il s'agit d'un arbitrage avec trois arbitres", l'ex-président du Conseil constitutionnel Pierre Mazeaud, l'avocat Jean-Denis Bredin et le magistrat Pierre Estoup. Par ailleurs, il y avait avec cette médiation "une volonté de trouver une solution définitive", ajoute l'avocat.
"Milliers de pages de procédure". L'agence des participations de l'Etat adresse pourtant à la ministre le 1er août une note lui déconseillant l'arbitrage. "Elle ne l'a pas eue", affirme Patrick Maisonneuve qui dément toute "négligence" de la part de la ministre et oriente l'erreur vers le cabinet de l'époque de la femme politique. "Madame Lagarde a suivi très précisément les préconisations de son administration quant aux conditions de l'arbitrage, précise son conseil. Comment voulez-vous qu'un ministre étudie des milliers de pages de procédure ? C'est impossible", souligne l'avocat qui ne souhaite pas se prononcer sur son éventuelle démission du FMI en cas de condamnation : "Elle sera relaxée."