Le maire MoDem de Pau, François Bayrou, a indiqué vendredi qu'il avait décidé, à la suite de l'attentat meurtrier de Nice, d'armer la police municipale de la ville, alors qu'il s'était jusqu'alors montré réticent à une telle mesure.
"Policiers nationaux et municipaux avaient la même mission". J'ai examiné les circonstances du drame de Nice, et avec d'autant plus d'attention que le site du boulevard des Pyrénées, sur lequel a lieu notre feu d'artifice du 14 juillet, et la promenade des Anglais de Nice se ressemblent étonnamment, jusqu'aux palmiers", a déclaré François Bayrou. "J'ai également examiné le rapport de l'IGPN (Inspection générale de la police nationale) et conclu que ce rapport montrait une chose significative, c'est que dans cette manifestation, les policiers nationaux et municipaux avaient exactement la même mission et avaient le même but d'arrêter le camion meurtrier", a-t-il ajouté. "J'ai donc pris la décision d'armer la police municipale pour protéger les populations, notamment lorsqu'un drame comme celui-là, avec un véhicule, se produit", a-t-il dit.
36 policiers armés prévus fin 2016. Encore réticent au mois de mars à armer les policiers municipaux de Pau (36 prévus fin 2016), François Bayrou a relevé que "les missions de la police municipale étaient jusqu'à maintenant des missions de voisinage, de lutte contre les incivilités, d'intervention dans une rixe ou face à l'alcoolémie sur la voie publique", mais "avec ce drame de Nice, on a découvert que leurs missions allaient désormais au-delà". "Il leur faut pouvoir intervenir sur des situations de risques extrêmes, en liaison bien sûr avec la police nationale", a-t-il estimé.
"Contre une voiture lancée, Taser et Flash-Ball ne peuvent rien". Jusqu'ici, seules les brigades de nuit de la police municipale de Pau étaient équipées de Taser ou de Flash-Ball, "mais contre une voiture lancée, Taser et Flash-Ball ne peuvent rien". "J'ai tiré la conclusion que, puisque la menace avait évolué si dramatiquement, alors il fallait que notre position évolue aussi", a-t-il encore précisé. Seuls les policiers municipaux ayant passé une qualification se verront accorder par la préfecture le droit de porter une arme. "Nous aurons le nombre d'armes nécessaire pour ceux qui auront obtenu la certification. On mettra l'argent qu'il faudra", a assuré le maire de Pau, soulignant que les policiers municipaux recrutés étaient "presque uniquement des anciens militaires ou gendarmes ou policiers, donc des personnels qui ont l'habitude de l'utilisation des armes".