Une dizaines de pêcheurs bloquaient tôt jeudi matin l'accès routier au port de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), pour protester contre leurs conditions de vie et la pêche électrique.
"Tout le monde a le sentiment d'être abandonné". "Aujourd'hui on est au bout du bout. Tout le monde a le sentiment d'être abandonné", a déclaré Stéphane Pinto, vice-président du comité régional des pêches. "Avant la pêche électrique, les marins vivaient très bien de ce métier." Depuis 5h30, avec une dizaine de ses confrères, il faisait brûler des cageots en polystyrène et des palettes à l'entrée de la gare de marée pour empêcher les camions de charger les poissons qui rebroussaient chemin. Six bateaux sont partis vers 6h15 vers le port de Calais, où ils devraient être rejoints par des navires de Dunkerque, dans l'optique de bloquer le trafic transmanche.
"On ne voit plus de sole". "Les conditions de vie sont très dures pour les hommes, qui ont des salaires au ras des pâquerettes [...] On a un dégoût quand on arrive le matin pour aller travailler," a déclaré Jonathan, patron de pêche, sur le quai de Boulogne, premier port de pêche de France, avant de monter dans son embarcation. "On ne voit plus de sole. On a l'impression que la pêche électrique nous a bien foutus en l'air", a-t-il ajouté. Le Parlement européen a pris position mi-janvier contre la pêche électrique dans l'Union européenne, une première victoire pour les opposants à cette pratique jugée "destructrice" pour les fonds marins, et autorisée à titre expérimental en mer du Nord.