De l'argent à trouver pour indemniser les victimes. À l'issue de la conférence des évêques, qui s'est tenue un mois après la publication du rapport Sauvé, les prélats ont décidé de suivre l'une des principales recommandations du rapport remis par Jean-Marc Sauvé : réparer la dette que l'Église a envers les victimes sans demander un centime aux fidèles. Ce sera chose faite : le fonds d'indemnisation des victimes sera financé par les "biens" de l'Église, ou un "emprunt".
Chaque diocèse à des réserves
Concrètement pour abonder ce fonds, les diocèses vont devoir aller puiser dans leurs réserves de sécurité. La situation est très différente d’un diocèse à un autre, mais on peut estimer que chacun a entre 5 et 7 millions de réserves mobilisables, réparties en argent à la banque, en obligations, ou en biens immobiliers. Il s’agit de terrains, d'appartements accumulés depuis 120 ans, c’est-à-dire après la loi 1905. Car toutes les églises construites avant la loi 1905 sont la propriété de l’État. Reste que toutes ces propriétés ne sont pas cessibles : il faut avoir l’aval des héritiers pour vendre un immeuble donné à la paroisse qui servira en fait à indemniser les victimes.
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Le montant à rassembler, grande inconnue
Au-delà du principe, pour l'heure la grande inconnue reste le montant que l'Église va devoir rassembler, puisqu'on ne connait toujours pas le nombre de victimes qui vont demander réparation. Mais la conférence des évêques assure que l'Église pourra faire face dans tous les cas. L'an dernier, elle a d'ailleurs puisé dans ses réserves à hauteur de 40 millions d'euros à cause de la crise sanitaire. Sans oublier que l'institution se laisse également la possibilité d'emprunter de l'argent.