La Conférence des religieux et religieuses de France (Corref) s'est dite favorable vendredi à ce qu'"une commission d'enquête" soit créée pour "faire la lumière" sur les abus sexuels dans l'Église, précisant qu'une commission parlementaire devrait porter sur l'ensemble des institutions prenant en charge les mineurs.
"Travail de vérité". Pour les congrégations religieuses catholiques (sœurs, frères…) de la Corref, "le bien-fondé d'une commission d'enquête qui, en toute objectivité et avec compétence, permette de faire la lumière sur l'ensemble de ces drames, de ces scandales et de leurs causes, apparaît comme une nécessité". La Corref, "décidée" à participer à "un travail de vérité et de clarté sur les abus sexuels et la pédocriminalité", "l'approuve", affirme-t-elle dans un communiqué.
Samedi, plusieurs personnalités françaises, dont deux ex-ministres, et des victimes ont réclamé la création d'une commission d'enquête parlementaire afin de "faire toute la transparence sur les crimes de pédophilie et leur dissimulation dans l'Église catholique" en France, dans un "appel" parrainé par Témoignage chrétien. Cette proposition est notamment soutenue par le chef de file des sénateurs socialistes Patrick Kanner.
Ouverte à d'autres commissions d'enquête. "Une commission d'enquête parlementaire ? Pourquoi pas", estime la Corref. "Sachant qu'il serait alors indispensable que sa saisine soit sur l'ensemble des institutions qui prennent en charge des mineurs et des personnes vulnérables (éducation nationale, mouvements sportifs, etc.), puisque l'obligation de leur protection les implique et les engage toutes".
"Une commission d'enquête indépendante ? C'est une autre voie possible", ajoute-t-elle. "Constituée de personnalités de la société civile et d'experts (psychologues, juristes, historiens, sociologues, théologiens...), elle porterait aussi un regard indépendant sur les dysfonctionnements ecclésiaux et les mécanismes qui ont engendré des abus, jusqu'aux agressions sexuelles. Elle pourrait alors préconiser de meilleurs moyens de prévention et de protection", selon elle.