Les plaintes contre le cardinal Barbarin s'accumulent. Après une première le 4 mars, de nouvelles plaintes ont été déposées la semaine dernière contre l'archevêque de Lyon, ainsi que d'autres responsables de l'Eglise catholique. Toutes émanent des victimes d'un prêtre qui encadrait un groupe de scouts dans l'ouest lyonnais dans les années 1980 et 1990. Selon les plaignants, ce curé aurait agressé sexuellement plusieurs mineurs. Des actes de pédophilie dont les autorités religieuses auraient eu connaissance, mais sur lesquelles elles sont restées mutiques.
"J'ai confiance". Pris dans la tourmente de l'enquête préliminaire qui a été ouverte par le parquet de Lyon, le cardinal Barbarin compte encore des soutiens. Devant la cathédrale Saint-Jean, à Lyon, des fidèles parlent d'"acharnement" contre l'Eglise et veulent défendre leur archevêque. "Je pense qu'il démissionnera s'il a quelque chose à se reprocher", explique l'un d'eux. "Si c'était le cas, il l'aurait fait depuis le début. Moi j'ai confiance, c'est trop tôt pour dire s'il doit y avoir démission." Le Primat des Gaules a en effet exclu toute démission pour le moment.
"Il faut qu'il soit sanctionné". Les victimes du prêtre dénoncent pourtant le silence de celui qui était au courant du passé du curé incriminé dès 2007, mais ne l'a suspendu qu'à l'été 2015. Entre-temps, le prêtre, aujourd'hui retiré dans un couvent et placé sous contrôle judiciaire, était toujours au contact d'enfants. Pour Agnès, une fidèle, ce silence peut lui avoir été imposé. "Il aurait dû ne pas être obligé de garder le secret", estime la catholique. "Je pense que, dans l'Eglise, on l'oblige à se taire." André, également pratiquant, est beaucoup plus sévère. "Jusqu'à preuve du contraire, il était au courant. Il aurait éloigné le prêtre mais il n'a pas, selon moi, pris les bonnes sanctions. Si Monsieur Barbarin était au courant, il faut qu'il soit sanctionné à un niveau élevé, par le Vatican."