Le rendez-vous aura-t-il lieu ou a-t-il été secrètement décalé à une date ultérieure pour éviter une cohue médiatique ? En principe, Penelope Fillon devrait être convoquée mardi par les juges d'instruction. L'épouse du candidat à la présidentielle ne devrait pas échapper - comme son mari - à une mise en examen.
Les emplois présumés fictifs. Et même à une triple mise en examen pour recel. Recel de détournements de fonds publics tout d'abord, pour son travail d'assistante parlementaire. Un travail présumé fictif ou surévalué qui lui a permis de toucher 680.000 euros nets entre 1986 et 2013. Recel d'abus de biens sociaux, ensuite. Cela concerne cette fois son salaire de la Revue des Deux Mondes : 5.000 euros bruts pendant vingt mois pour un rôle de conseil et quelques notes de lecture, dont deux, seulement, ont été publiées, soit 5.000 euros pour quatorze heures de travail effectif par mois.
Soupçons de fabrication de faux document. C'est en tout cas ce qui figure sur la fiche de renseignement, signée Penelope Fillon, qui a été saisie à l'Assemblée Nationale et qui lui permettait de cumuler les deux emplois. Mais dans le bureau de son mari, les enquêteurs ont saisi un autre document, avec un nombre d'heures deux fois plus élevé. Ce qui leur laisse penser que le couple Fillon a peut-être fabriqué un faux pour contourner le règlement qui interdit de travailler plus de 190 heures par mois. Du coup, Penelope Fillon devrait aussi être mise en examen pour recel d'escroquerie aggravée.