Incivilités, insultes, coups... Les violences contre les inspecteurs du permis de conduire sont en augmentation de 40% par rapport à l'année 2022. Certains candidats, frustrés à l'idée d'avoir échoué, n'hésitent pas à menacer les examinateurs.
Les violences sur les inspecteurs du permis de conduire sont en hausse. Elles ont augmenté de 40% cette année par rapport à 2022. Ces fonctionnaires qui font passer l'examen pour obtenir le précieux document rose sont de plus en souvent la cible d'incivilités, d'insultes et donc parfois, de violences. Europe 1 est allée à leur rencontre.
"Il a essayé de me mettre la pression"
C'était il y a quelques mois. Stéphane, inspecteur du permis, fait passer son examen à un candidat. Mais celui-ci est en grande difficulté. Et dans la voiture l'ambiance devient soudain très tendue.
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"J'ai été obligé de freiner à sa place, de pousser le volant sinon on allait taper un trottoir. Donc le candidat a bien compris que l'issue allait être défavorable pour lui. Et, très énervé, il a commencé à me dire qu'il lui fallait le permis, qu'il n'avait rien à perdre, et qu'il était prêt à aller régler ça aux poings, derrière le centre d'examen, qu'il n'avait pas peur de lui mettre une claque. Il a tout simplement essayé de me mettre la pression pour que je change d'avis", raconte l'examinateur au micro d'Europe 1.
43 agressions depuis début 2023
Maxime Bourgeois, responsable du syndicat d'inspecteurs UNSA-SANEER, a vécu quasiment la même chose, avec un candidat qui, ayant échoué, est revenu le lendemain au centre d'examen pour en découdre. D'après le responsable syndicat, ces violences sont en nette augmentation : "En 2022, on a eu 38 agressions. En 2023, début octobre, on est déjà à 43 dont 7 où réellement l'inspecteur a été pris à partie physiquement", détaille-t-il.
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"Dans notre société, on a aujourd'hui du mal avec la notion de refus. A l'école, il n'y a quasiment plus de redoublement. Le bac, il est désormais facile de l'avoir. Et donc le permis c'est le premier examen où la notion de refus est importante puisque 50% en moyenne des candidats échouent la première fois. Cela génère beaucoup de frustration chez certains et donc parfois de la violence", poursuit-il.
Aujourd'hui, ces candidats violents ne peuvent plus passer le permis pendant un laps de temps compris entre deux et six mois. Une durée que les inspecteurs voudraient voir augmenter afin de dissuader les apprentis conducteurs de passer à l'acte.