L'Assemblée nationale a rejeté vendredi soir dans le cadre du projet de loi de finances pour 2019 une nouvelle hausse des crédits du plan chlordécone, pesticide longtemps utilisé aux Antilles pour combattre un insecte dévastant les bananeraies et suspecté d'avoir des effets toxiques pour l'homme.
L’accélération de la dépollution des terrains rejetée. L'élu de Martinique Serge Letchimy (groupe socialiste) a réclamé de porter le plan chlordécone, établi à 2 millions d'euros pour l'an prochain - un montant stable par rapport à 2018 - à 4 millions d'euros, afin d'accélérer la dépollution des terrains. Mais la proposition a été rejetée par 18 voix contre 9. Deux millions d'euros, cela représente "des brindilles financières par rapport à une situation extrêmement grave", a estimé Serge Letchimy en mettant en avant l'engagement du président de la République.
"Avancer sur le chemin de la réparation". Lors d'un déplacement aux Antilles fin septembre, Emmanuel Macron avait estimé que l'État devait "prendre sa part de responsabilité" dans cette pollution et "avancer sur le chemin de la réparation" de ses ravages, en proposant une hausse du financement du plan chlordécone d'un million d'euros, mais d'ici 2020.
Un amendement en ce sens avait été voté en commission des finances. En séance, le rapporteur spécial de cette commission Mohamed Laqhila (MoDem) a retiré un amendement qui consistait à appliquer cette hausse d'un million d'euros dès 2019. Les Insoumis, qui avaient demandé début octobre la création d'une commission d'enquête pour faire la lumière sur ce "scandale humain", ont quant à eux tenté en vain d'abonder le plan chlordécone de quelque 6,4 millions d'euros.