Petits-déjeuners gratuits à l'école : "cela ne concerne que deux enfants dans une classe"

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Grégoire Duhourcau

Alors que l'État a annoncé qu'il allait débloquer 6 millions d'euros pour financer les petits-déjeuners gratuits à l'école, le président de la FCPE estime sur Europe 1 que la France n'est pas à la hauteur des enjeux sur la question de l'éducation alimentaire des enfants.

Est-ce une fausse bonne idée ? L'État prévoit de débloquer six millions d'euros cette année pour les petits-déjeuners gratuits à l'école. Pour y avoir accès, les écoles doivent être volontaires et appartenir à une zone REP (réseau d'éducation prioritaire), REP+ ou quartiers politique de la ville ou encore certaines zones rurales où "le besoin social est identifié".

Pour Rodrigo Arenas, président de la FCPE, il ne s'agit pas réellement d'une nouveauté. "C’est une mesure qui existe déjà de façon générale. Il y a des collations qui sont prises dans les écoles sous l’autorité des enseignants", explique-t-il mardi sur Europe 1.

Cette mesure "ne concerne que deux enfants dans une classe"

Le président de la FCPE tient par ailleurs à préciser qu'un tel dispositif "ne concerne que deux enfants dans une classe puisqu’un enfant sur dix, globalement, ne prend pas de petit-déjeuner à la maison". Une question se pose alors : "Que vont faire les autres enfants qui, eux, prennent déjà un petit-déjeuner ?"

D'après lui, la réponse se trouve dans "les rapports de l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail)". Selon l'Anses en effet, les enfants qui prendraient deux petits-déjeuners, un premier à la maison et le second à l'école, seraient encouragés à adopter "des comportements d’obésité à l’adolescence" et risqueraient de développer "des problèmes de santé publique à l’âge adulte". Rodrigo Arenas estime donc que cette mesure risque de s'avérer contre-productive pour la bonne santé des enfants.

"La France n'est pas à la hauteur des enjeux"

"Surtout, ça ne prend pas en compte la question éducative par rapport à l’alimentation", assène-t-il. Il estime notamment que dans ce domaine, "la France joue petit bras" et "n'est pas à la hauteur des enjeux". Rodrigo Arenas cite notamment la Finlande en exemple, où "la restauration collective est en libre-accès". "Pourquoi en France, on ferait payer les enfants pour accéder à la restauration collective, donc aussi à une éducation à la nutrition et en Finlande, ce serait gratuit ?"