Des courses qui coûtent de plus en plus cher. Voilà le constat que font de nombreux Français depuis la mise en place du confinement pour freiner l'épidémie de coronavirus. Et l'envie est forte de blâmer les distributeurs qui profiteraient de l'occasion pour augmenter leurs prix. Pourtant, l'explication est plus complexe que cela. Yves Puget, directeur de la rédaction du magazine professionnel LSA, dédié aux tendances du commerce et de la grande distribution, a donné quelques éléments de compréhension samedi, dans l'émission "Les Bons vivants" sur Europe 1.
Privilégier les magasins de proximité coûte plus cher
D'abord, cela tombe sous le sens, le panier moyen augmente tout simplement parce que les Français achètent plus. "Cent millions de repas chaque semaine sont 'perdus' à l'extérieur" en temps normal, rappelle Yves Puget. Sans cafés, ni cantines ni restaurants, "on déjeune, on dîne, on petit-déjeune chez nous" et cela fait donc cent millions de repas de plus à préparer.
Deuxième explication, "on va moins en hypermarché pour privilégier des magasins de proximité" et ainsi réduire les déplacements, souligne Yves Puget. "Et la proximité, c'est plus cher que les magasins en périphérie des grandes surfaces."
"À produits comparables, les prix n'ont pas bougé"
L'augmentation du prix des courses dépend aussi "des choix opérés par les distributeurs", estime le spécialiste. "Ils sont plus nombreux à proposer des produits français, qui sont plus chers. Mais il faut les acheter car ils sont meilleurs."
Les courses ne coûtent donc pas forcément plus cher à cause d'une augmentation réelle des prix. "Si on regarde à produits comparables, les prix n'ont pas bougé" avec le confinement, assure Yves Puget. "En revanche, il faut admettre qu'il y a moins de promotions. C'est mauvais pour le pouvoir d'achat."