Philippe Martinez : "On veut que les questions sociales soient au cœur de la présidentielle"

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A.D , modifié à
Le secrétaire général de la CGT entend bien poursuivre la mobilisation contre la loi El Khomri. Et avec la campagne présidentielle qui se profile, il souhaite replacer les questions sociales sur le devant de la scène.
INTERVIEW

Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, avait profité de l'été et de la plage pour envoyer une carte postale à François Hollande lui donnant rendez-vous à la rentrée. La rentrée, nous y sommes et Philippe Martinez a tenu sa promesse : il souhaite continuer la mobilisation, malgré la promulgation de la loi Travail au Journal officiel le 8 août. "Cela ne m'a pas échappé du tout", souffle-t-il au micro de Thomas Sotto ce lundi matin.

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Ce projet de loi n'était pas bon au printemps, la loi n'est pas bonne à l'automne

"On va accentuer les recours juridiques". "La loi a été promulguée dans les conditions que l'on connaît : plusieurs 49-3, pas de majorité à l'Assemblée, une majorité de syndicats contre et une majorité de Français contre", énumère-t-il. "Ce projet de loi n'était pas bon au printemps, la loi n'est pas bonne à l'automne et donc il faut continuer à se mobiliser." L'homme attend désormais les décrets d'application, "il y en a entre 127 et 130" et précise que le syndicat va jouer sur trois choses : "l'abrogation de la loi, la mobilisation de jeudi 15 septembre et on va accentuer les recours juridiques en France et à l'international car l'OIT et l'ONU contestent cette loi, en tout cas nous confortent dans l'idée que ça va augmenter le dumping social". Philippe Martinez vise aussi des actions dans les entreprises. "Des directions ont déjà préparé des accords. Il va falloir se mobiliser."

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Quand le FN prône la division et stigmatise l'étranger, il y a besoin de se positionner

"Le burkini évite de parler des vrais problèmes". Le front syndical, "le même depuis six mois" reste néanmoins divisé, avec notamment la CFDT qui demande la publication des décrets d'application de la loi. Puisque les divergences persistent, Philippe Martinez espère recentrer le débat dans un contexte d'élections présidentielles proches. "Ce que l'on veut dans la campagne, c'est que les questions sociales émergent. Je pense que les aspirations sociales des salariés, on les a entendues tout le printemps. Il faut discuter des salaires, du pouvoir d'achat, du temps de travail. On parle beaucoup de burkini. C'est dangereux parce que ça développe le racisme et évite de parler des vrais problèmes." 

Face au FN ? Le secrétaire général de la CGT n'entend pas cependant soutenir un candidat, mais il nuance : "On verra au deuxième tour. La CGT dans ses valeurs porte la fraternité, la solidarité, et quand le FN prône la division et stigmatise l'étranger, il y a besoin de se positionner. Mais on veut que les questions sociales soient au cœur de la présidentielle."