La suspensuon de l'acticité de l'usine de pizzas Buitoni de Caudry dans le Nord a été annoncé par Nestlé France. L'établissement a été au cœur d'un grave scandale sanitaire en raison de pizzas de la gamme Fraîch'Up, suspectées d'avoir intoxiqué plusieurs consommateurs à la bactérie E.Coli.
Peut-être la première étape avant la fermeture définitive. Nestlé France a annoncé aux salariés la suspension de l'activité de l'usine de pizzas Buitoni de Caudry dans le Nord, au cœur d'un grave scandale sanitaire, en raison d'une chute des ventes. L'établissement produisait des pizzas à pâte crue de la gamme Fraîch'Up, suspectées d'avoir provoqué la mort de deux enfants et l'intoxication de dizaines d'autres par la bactérie Escherichia coli .
L'usine avait rouvert partiellement mi-décembre 2022 après neuf mois d'arrêt, mais la ligne de production mise en cause n'avait cependant jamais repris son activité. Seule la ligne de pizzas à pâte cuite, non concernée par le scandale, avait été autorisée à redémarrer. "Le marché de la pizza surgelée a chuté de 20% en un an et a d'autant plus impacté la marque Buitoni", a expliqué à l'AFP un porte-parole de Nestlé France.
200 personnes travaillent actuellement dans l'usine
"Malgré tous les efforts déployés pour assurer un redémarrage de l'usine dans les meilleurs conditions en décembre 2022, la dégradation des perspectives de commandes a contraint Nestlé France à réagir", a-t-il ajouté. L'entreprise n'a pour l'instant annoncé aux salariés, lors d'une réunion jeudi, qu'une "suspension temporaire" de l'activité avec effet immédiat, mais celle-ci pourrait être la première étape vers une fermeture définitive de l'établissement.
"Je pense qu'on va vers une fermeture sans aucun doute", s'est alarmé le maire de Caudry Frédéric Bricout. "Ce qu'on demande, c'est au groupe Nestlé, un groupe mondial qui fait des milliards de bénéfices, de substituer un autre produit à la production de pizzas à Caudry", a expliqué l'élu à l'AFP. Les salariés de l'usine, un peu moins de 200 personnes, conserveront leur salaire dans l'attente d'une décision définitive sur leur usine, a fait savoir Nestlé France. Santé publique France (SPF) et la Direction de la répression des Fraudes (DGCCRF) avaient été alertées en février 2022 par une recrudescence de cas d'insuffisance rénale chez des enfants, liés à une contamination par Escherichia coli.
Une information judiciaire en mai dernier
Le 18 mars, Nestlé avait rappelé ses pizzas et fermé les deux lignes de production, et le 1er avril la préfecture y avait interdit toute activité, les autorités sanitaires ayant établi un lien entre la consommation des pizzas Fraîch'Up et plusieurs cas graves de contamination à l'E.coli . Après des perquisitions à Caudry et au siège de Nestlé dans les Hauts-de-Seine, une information judiciaire a été ouverte mi-mai, notamment pour homicide involontaire à l'égard d'une personne et blessures involontaires concernant 14 autres.
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En juillet, le patron de Nestlé France Christophe Cornu avait présenté ses "excuses" aux familles des enfants touchés et annoncé la création d'un "fonds de soutien aux victimes". Nestlé France avait indiqué avoir réalisé plus de 2.000 prélèvements et n'avoir détecté aucune bactérie sur les chaînes de production et leur environnement (murs, grilles...), mais avait bien détecté la bactérie sur des pizzas surgelées produites entre octobre 2021 et le 16 février 2022.
Des manquements sanitaires dans l'usine
Selon des analyses internes menées par l'entreprise, "l'hypothèse la plus probable" est celle "d'une contamination de la farine par la bactérie E.coli STEC", du même type que celle trouvée dans les pizzas à l'origine des contaminations. D'autres causes possibles ont aussi été avancées, comme les conditions de nettoyage et d'hygiène, après plusieurs avertissements dans le passé et des témoignages accusateurs de salariés.
Des inspections des autorités sanitaires depuis plusieurs années avaient signalé "la présence de rongeurs" et le "manque d'entretien et de nettoyage des zones de fabrication, de stockage et de passage" dans l'usine, selon l'arrêté préfectoral du 1er avril. En octobre, le président de Nestlé Paul Bulcke avait dit vouloir aller "jusqu'au fond" de la question pour comprendre ce qui s'est passé à l'usine de Caudry.