Le plafonnement des indemnités de licenciement, qui fait partie de la réforme du code du travail que souhaite mener Emmanuel Macron, ne fait pas que des heureux. Didier, par exemple, attend depuis trois ans que son licenciement soit reconnu comme abusif. "Il faut rétribuer le préjudice subi. Mon ancien employeur est un voyou en col blanc. Il a repris la société pour s'en mettre plein les poches et virer tout le personnel", raconte-t-il depuis le tribunal des prud'hommes de Paris.
"Si c'est plafonné, je ne suis pas d'accord !" C'est pourquoi il a saisi les prud'hommes, et il compte bien obtenir les 150.000 euros d'indemnité qu'il réclame, une somme loin d'être un détail pour lui : "Le minimum, c'est que j'aie mes indemnités et que je tourne la page. Si c'est plafonné, je ne suis pas d'accord !" La salariée suivante, âgée de 58 ans, craint surtout de ne pas retrouver de travail. Ses indemnités sont une sécurité. Un ancien commercial, pour sa part, réclame 1,2 million d'euros de dédommagement.
"Des montants déraisonnables." Le vice-président du tribunal, Jean-Frédéric Sauvage, explique que les montants de ces indemnités peuvent mettre en péril certaines entreprises : "A l'heure actuelle, beaucoup d'entreprises finissent au tribunal de commerce, en redressement ou en liquidation, ce qui entraîne d'autres licenciements, parce qu'il y a des montants qui sont déraisonnables." Mais quand il y a sanction, c'est qu'il y a eu infraction rappelle toutefois une conseillère.