Les températures sont en hausse dans l'Hexagone. En Île-de-France, où de très fortes chaleurs sont attendues, la préfecture a déclenché lundi le niveau 3 (sur 4) du plan canicule à Paris. "On risque d'avoir des températures très fortes, de ce point de vue la météo peut prévoir ces événements avec quelques jours d'avance sans se tromper", explique à Europe 1 Hervé Le Treut, climatologue et directeur de recherches au CNRS. Ce phénomène est imputable à un épisode anticylconique très marqué qui s'étend jusqu'au nord de l'Europe. "Pour simplifier, l'air chaud repousse l'air froid, et il peut s'établir de manière durable. On appelle ça des conditions de blocage", précise le spécialiste.
Trois jours de chaleurs pour parler de canicule. Pour rappel, une canicule est définie par un épisode au cours duquel les températures ne descendent pas en dessous de 30 degrés le jour, et pas en dessous de 20 degrés la nuit, pendant au moins 72 heures consécutives. Néanmoins, la vague de chaleur qui s'abat à partir de mardi sur la France ne permet pas de conclure que l'été 2018 sera particulièrement chaud. "La prévision de court terme est très difficile à dire", souligne le scientifique. "Elle relève de problèmes qui sont vraiment des problèmes contextuels. On n'a pas la possibilité de prévoir au-delà d'une certaine date ce qui va se passer sur un lieu donné".
Des phénomènes de plus en plus "intenses". En revanche, les climatologues peuvent avoir une vision plus dégagée sur le très long terme, et esquisser une tendance générale en s'appuyant sur les relevés des dernières décennies. "Si on regarde à longue échelle de temps, ces situations vont être plus présentes, plus fréquentes, plus intenses aussi", relève Hervé Le Treut. "Globalement, parce que la planète se réchauffe. Il est très difficile de savoir où elle va se réchauffer de manière précise, et quand elle va se réchauffer de manière précise", explique-t-il.
Un processus impossible à stopper. "Il y a une partie irrémédiable dans ce qui se passe aujourd'hui", ajoute le climatologue, du fait notamment des gaz à effet de serre qui continuent de s'accumuler dans l'atmosphère, sans qu'il soit possible de s'en débarrasser. "Aujourd'hui, on ne parle pas d'arrêter ce processus, mais de l'atténuer. Ce qu'a proposé l'accord de Paris est une atténuation, éventuellement une stabilisation, de la vitesse avec laquelle ce processus se développe", indique Hervé Le Treut.