Le gouvernement, par la voix d’Edouard Philippe et d’Agnès Buzyn, a présenté mercredi son plan d’urgence pour tenter de mettre fin à près de huit mois de crise. Le Premier ministre et la ministre de la Santé ont notamment annoncé une prime pour les personnels gagnant moins de 1.900 euros et travaillant en Ile-de-France, une rallonge budgétaire de 1,5 milliard d’euros sur les trois prochaines années et une reprise d’une partie de la dette, à hauteur de 10 milliards d’euros. "Réellement, c’est une réponse positive et qui va dans le bon sens", a réagi sur Europe 1 Frédéric Valletoux, président de la Fédération hospitalière de France.
"Au vu de la situation d’épuisement et de l’hôpital et des hospitaliers, aujourd’hui, la réponse du gouvernement, je la trouve proportionnée, c’est-à-dire à la fois sur les moyens du quotidien, le fonctionnement, mais aussi sur l’investissement, à travers la reprise de dette", a encore estimé celui qui est aussi maire de Fontainebleau. "Il y a la volonté très claire de redonner cet oxygène que l’on demandait pour les hôpitaux."
"Desserrer l’étau"
De là à penser que la crise va prendre fin, il y a un pas que Frédéric Valletoux se refuse à franchir. "Je ne sais pas comment les collectifs et syndicats accueilleront les propositions du gouvernement", a-t-il admis. "Mais quand on prend l’enveloppe qui va être donnée aux hôpitaux l’année prochaine, de 300 millions d’euros ; la reprise d’n tiers de la dette des hôpitaux, 10 milliards d’euros, sur les trois prochaines années, à partir de l’année prochaine, pour remettre à nouveau l’investissement, il y a là les leviers très techniques et très concrets pour desserrer l’étau qui pesait sur les hospitaliers."
Enfin, Frédéric Valletoux a aussi eu un mot pour la prime de 800 euros net, pérenne, proposé aux personnels les moins rémunérés en Ile-de-France. "Il y a des mesures qui concernent le pouvoir d’achat des hospitaliers. On sait que les salaires sont faibles à l’hôpital et que les tensions sont d’autant plus fortes dans certaines régions où le coût de la vie est particulièrement élevé", a-t-il exposé. "Et donc c’est aussi la prise en compte de ces situations-là."