Plan Santé : la psychiatrie "n'est pas assez prise en compte"

Pierre-Michel Llorca rappelle le manque de moyens dont souffre aussi la psychiatrie en France (illustration).
Pierre-Michel Llorca rappelle le manque de moyens dont souffre aussi la psychiatrie en France (illustration). © BORIS HORVAT / AFP
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Mathilde Belin
Le psychiatre Pierre-Michel Llorca regrette au micro de Matthieu Belliard que la psychiatrie ne prenne pas davantage de place dans le plan Santé présenté mardi. 
INTERVIEW

Alors que la ministre de la Santé avait regretté en fin de semaine dernière que "la psychiatrie soit le parent pauvre de la médecine", le plan Santé présenté mardi n’accorde pas davantage de place à cette spécialité médicale. "On a une inquiétude sur le décalage entre le discours tenu par Agnès Buzyn sur la psychiatrie qui doit être dotée comme les autres disciplines, et puis une mise en œuvre sur laquelle on peut s’interroger", a regretté au micro de Matthieu Belliard le chef du service psychiatrie du CHU de Clermont-Ferrand, Pierre-Michel Llorca. 

"Quelques mesures". Tout en se disant "déçu", Pierre-Michel Llorca reconnaît que quelques mesures ont été avancées mardi. "Il serait faux de dire que rien n’a été proposé car dans le dossier figure trois-quarts de page sur la psychiatrie. Il est réaffirmé que la santé mentale doit être élevée au rang de priorité. Il y a des mesures déjà proposées en juillet dernier, et quelques éléments supplémentaires, comme par exemple la création d’un fonds d’innovation organisationnelle", détaille-t-il.

Un tabou qui persiste. Alors que quelque 12 millions de Français seraient concernés par des troubles psychiatriques, à des degrés divers, le psychiatre dénonce la persistance d’un tabou dans la société. "Il y a un item (dans le dossier de presse) intitulé 'Informer le grand public pour lutter contre la stigmatisation’. Mais c’est un combat extrêmement important ! Il y a de réels stéréotypes sociaux sur les maladies psychiatriques. On a l’impression que la mesure de cette problématique n’est pas assez prise en compte" par le gouvernement, souligne-t-il.

Pierre-Michel Llorca rappelle que la psychiatrie souffre, comme d’autres services médicaux en France, d’un manque de moyens, d’un personnel "au bord du burn-out" et d’une importante fermeture de lits. "On manque de moyens pour faire face à tous les défis de la psychiatrie", déplore-t-il.

 

>> De 17h à 20h, c’est le grand journal du soir avec Matthieu Belliard sur Europe 1. Retrouvez le replay ici