La colère ne retombe pas aux urgences. Malgré des annonces de la ministre de la Santé Agnès Buzyn fin juin, la grève dans les services d'urgences se poursuit et s'intensifie, si bien qu'aujourd'hui, 213 services sont mobilisés, soit le double d'il y a un mois.
Les annonces de la ministre, avec notamment 55 millions d'euros dédiés à une prime de risque, sont jugées "insuffisantes" par le collectif Inter Urgences. Et n'ont pas permis de calmer la gronde. "Les solutions pansements de primes pérennes, mais qui ne comptent pas pour la retraite, n'arrivent pas à contenter la colère du terrain", explique au micro d'Europe 1 Candice, aide-soignante à l'hôpital Saint-Antoine à Paris. "Dans nos services d'urgences, on est en sous-effectif en permanence, donc c'est très difficile de travailler à flux tendu", ajoute-t-elle. "On n'a plus le temps de soigner correctement nos patients, de leur donner l'attention dont ils ont besoin, de les rassurer, ou même tout simplement de leur tenir la main."
À Saint-Etienne, des patients dorment sur des brancards
Avec ces effectifs réduits et les fermetures de lits pendant l'été, les délais d'attente aux urgences s'allongent. À Saint-Etienne, un septuagénaire a dû ainsi patienter 120 heures sur un brancard avant d'avoir un lit. Amandine, infirmière dans le CHU concerné, décrit des patients qui, une fois vus par des médecins, "sont mis à la queue leu leu dans les couloirs". "On attaque une journée avec quasiment 31 patients qui ont dormi sur des brancards, dont un aujourd'hui qui en est à 60 heures", raconte encore l'infirmière. "C'est quelque chose de plus en plus récurrent, ce n'est plus acceptable."
Les services mobilisés envisagent une nouvelle assemblée générale à la rentrée, le 10 septembre prochain.