"Vendu", "peuple insoumis" ou encore "vive les gilets jaunes" peut-on lire sur la vitrine de la permanence de Poitiers, dans la Vienne, du député LREM Sacha Houlié, comme il le montre sur son compte Twitter vendredi.
"Des "lâches", selon Sacha Houlié. De la paille a été déposée au pied de la porte du local et plusieurs vitrines ont été taguées en rouge dans la nuit de jeudi à vendredi. Le député a laissé éclater sa colère sur Twitter. "Les lâches, les couards, les agitateurs ne me feront jamais taire", écrit-il, précisant également qu'il a déposé plainte.
Les lâches, les couards et les agitateurs ne me feront jamais taire. Plainte déposée.
— Sacha Houlié (@Sach_He) 4 janvier 2019
Cette dégradation, qu’elle soit l’œuvre des insousmis ou des Gilets Jaunes, j’attend qu’ils s’en expliquent s’en excusent et la réparent. pic.twitter.com/bEMrehxDN2
Même chose à Paris. C'est aussi le cas de la députée LREM de Paris Olivia Grégoire, qui a indiqué vendredi sur Twitter que sa permanence a "fait l'objet de dégradations". Sa photo qui couvre la devanture porte maintenant "un anglicisme tagué sur le front" et "les yeux abîmés". Elle a précisé qu'une "plainte" était "en cours".
Comme de nombreux collègues j’ai fait l’objet d’une dégradation de ma permanence parlementaire. Un anglicisme tagué sur le front et les yeux abîmés Aucune intimidation ne me fera changer ma détermination à transformer ce pays.
— Olivia Gregoire (@oliviagregoire) 4 janvier 2019
C’est la raison de mon engagement
✔️Plainte en cours pic.twitter.com/1djWlAFXen
Richard Ferrand, président de l'Assemblée nationale, a commenté sur Twitter que ces "manœuvres d'intimidation n'ont pas leur place en démocratie".
Une nouvelle fois des collègues députés voient leurs locaux de travail vandalisés.Quels que soient les auteurs de ces dégradations, ils doivent être interpellés et sanctionnés.Ces manœuvres d’intimidation n’ont pas leur place en démocratie.@oliviagregoire@Sach_He@AssembleeNat
— Richard Ferrand (@RichardFerrand) 4 janvier 2019
Déjà des permanences dégradées. Plusieurs bureaux d'élus de la majorité ont connu le même sort depuis le début du mouvement des "gilets jaunes" et certains ont fait l'objet de menaces, sur les réseaux sociaux mais aussi près de leurs domiciles. Juste avant Noël, la devanture de la permanence du député LREM des Deux-Sèvres Guillaume Chiche avait ainsi été dégradée et le bureau du député LREM de l'Hérault Philippe Huppé avait été tagué.
Guillaume Chiche avait alors reçu le soutien du porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux, qui avait dénoncé un "acte odieux", le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand déplorant que des députés soient "une nouvelle fois atteints par des agressions diverses".
Des messages haineux sur la permanence d'un autre député. Le 31 décembre, le député LREM de Gironde Florent Boudié avait annoncé son intention de porter plainte pour "provocation à la haine" après la découverte sur les murs de sa permanence à Libourne, en Gironde, de tags qu'il attribuait à la "mouvance identitaire, antimusulmans et antimigrants". Il avait également publié des messages haineux reçus par courriel.
Ce député, membre de la commission des Lois, travaille actuellement à l'Assemblée nationale "pour donner à l'islam de France un cadre et des règles" ainsi que "pour apporter une réponse humaine et digne à la question de la rétention des enfants étrangers en situation irrégulière".