Après une fusillade meurtrière, les policiers municipaux de Poitiers réclament à être armés pour pouvoir faire face à des criminels toujours plus violents. Mais alors que la mairie fait la sourde oreille, les habitants, eux, soutiennent leur demande.
Trois semaines après la mort d’un adolescent, tué dans un règlement de comptes , qui a fait aussi quatre blessés graves, les policiers municipaux de Poitiers demandent à être armés. Pour se faire entendre, ils se sont mis en grève ce mercredi. Et si la mairie pourrait être difficile à convaincre, les habitants, eux, soutiennent le mouvement de grève.
"S'ils sont en face de quelqu'un qui est armé, ils font quoi ? Ils attendent de recevoir des balles ?", s'interroge Arlette au micro d'Europe 1. Habitante de Poitiers depuis toujours, elle apporte son soutien à la police municipale de sa ville qu’elle estime démunie face à des bandes qui aujourd’hui n’ont plus aucune limite.
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"Ce n'est plus suffisant"
"On sait que les voyous ont souvent des kalachnikovs. Donc, je comprends qu'ils (les policiers ndlr) fassent une demande de ce genre", explique-t-elle. Philippe, également poitevin depuis son enfance, regrette qu’on soit obligé d’en arriver là. Mais face à une société de plus en plus violente, il estime qu’il n’y pas plus le choix.
"L'évolution est telle que, aujourd'hui, ce n'est plus suffisant. À un moment, il faut un aspect un peu dissuasif parce qu'autrement, c'est trop facile", insiste-t-il, assurant que les policiers sont désormais "des cibles". La mairie de Poitiers, Léonore Moncond'huy, n’a pas souhaité répondre aux questions d'Europe 1, alors même que le dialogue avec les policiers municipaux dont elle a la charge est inexistant, selon Thomas Baillon délégué national de l’UNSA police municipal.
Sentiment d'impuissance
"On a des agents qui sont en situation de détresse, qui se sentent impuissants, avec un sentiment d'insécurité, qui ont peur. Ils constatent la violence qui est exponentielle et on ne peut pas faire grand-chose quand on est démuni au niveau matériel", s'alarme ce dernier.
Les policiers réclament la possibilité de pouvoir porter au moins un pistolet semi-automatique. Les 24 policiers municipaux de Poitiers sont appelés à faire grève en décembre si le dialogue ne reprend pas.