Polémique après un arrêté autorisant d'abattre des chiens en Aveyron

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Après une dizaine d'attaques de troupeaux depuis le début de l'année, la préfecture de l'Aveyron a publié un arrêté autorisant à abattre les chiens soupçonnés d'avoir attaqué les brebis. Les chiens de race "Saarloos", proches du loup, sont particulièrement visés. Une décision qui a provoqué l'ire des associations de défense des animaux.

Un arrêté de la préfecture de l'Aveyron autorisant à abattre des chiens soupçonnés d'avoir attaqué des troupeaux de brebis a déclenché des réactions hostiles d'organisations de défense des animaux. Dernière en date, la fondation Brigitte Bardot a demandé vendredi au ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin de "ne pas laisser les préfets jouer les cow-boys", dénonçant des "initiatives criminelles".

Après 11 attaques de troupeaux répertoriées depuis le début de l'année, notamment dans le Larzac, la préfecture de l'Aveyron a autorisé temporairement l'abattage de chiens "Saarloos", une race proche du loup, pour protéger les élevages.

Les associations de défense des animaux montent au créneau

Ces chiens ont été repérés par l'Office français de la biodiversité (OFB) "divagant sur le territoire des attaques. Les caractéristiques physiques de ce chien sont très proches de celles d'un loup, avec lequel il peut être facilement confondu", précise la préfecture dans un communiqué. "Dans leur stricte mission de protection des troupeaux", souligne la préfecture, l'arrêté "autorise (des louvetiers et agents de l'OFB, ndlr) à abattre tout chien en état de divagation et identifié comme ayant causé des dommages aux troupeaux ou susceptibles d'en causer".

Dans un courrier à Gérald Darmanin, Brigitte Bardot rappelle que sa fondation "agit dans de nombreux pays pour faire cesser ces tueries de chiens (...) mais c'est en France que se concentrent toutes les barbaries, des corridas à la chasse à courre, en passant par le gavage". D'autres organisations de défense des animaux, comme One Voice ou l'association Stéphane Lamart, ont également critiqué la méthode et attaqué l'arrêté devant la justice administrative.

One Voice estime que le manque de surveillance des troupeaux est le principal facteur de risque et juge disproportionnée la réponse de l'État : "Tuer, tuer et encore tuer ! Et quand les loups ne sont pas visés, c'est au tour des chiens." Outre celle de chiens errants visés par l'arrêté, une présence régulière du loup dans l'Aveyron, venu du massif alpin, a également été établie par l'OFB.