Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb inaugure mardi dans l'Essonne le dispositif des "quartiers de reconquête républicaine", mesure-phare de sa police de sécurité du quotidien (PSQ), qui dotera trente quartiers difficiles d'effectifs et de moyens de police supplémentaires. Une façon, selon lui, de lutter contre les trafics et de renforcer les contacts avec la population et les élus. "Pour l'instant, c'est du saupoudrage", estime mardi Frédéric Ploquin, grand-reporter, auteur de La peur a changé de camp, invité mardi au micro de Nikos Aliagas sur Europe 1. "Il n'y a pas de doctrine nouvelle que l'on voit se dégager derrière cette idée. Je crains, pour les élus locaux et pour les habitants de ces quartiers qui souffrent au quotidien de la présence de ces délinquants, que ça n'ait pas d'impact réel sur leur vie quotidienne", regrette-t-il.
Plus le même rapport de force. Selon le reporter, cela s'explique pour plusieurs raisons. "Cela fait 15 ans qu'au nom de notre paix sociale, on laisse se développer des forces parallèles" dans des quartiers comme celui des Tarterêts, à Corbeille-Essonne, dans lequel se rend mardi Gérard Collomb, le ministre de l’Intérieur. Selon lui, le rapport de force entre policiers et voyous n'est plus le même. "Avant, les grands voyous qui se retrouvaient face à un policier pensaient à leur liberté et tentaient de s'enfuir. Ils n'allaient jamais à l'affrontement car ils craignent que la justice ne les sanctionnent", rappelle Frédéric Ploquin.
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"Les policiers ont également peur des juges". "Aujourd'hui, les petits voyous osent aller à l'affrontement. On a déjà vu des jeunes sur des scooters pourchasser la police car ils ne craignent pas la justice", étaye-t-il. "D'ailleurs, les policiers n'ont pas seulement peur des caïds, ils ont également peur des juges. Ils disent se sentir présumés coupables dans le regard des juges avec lesquels ils sont pourtant censés former une chaîne sécuritaire."