Police de sécurité du quotidien : l'Etat dévoile sa stratégie en Nouvelle-Calédonie

La Nouvelle-Calédonie a été le seul territoire d'outre-mer à avoir été sélectionné pour bénéficier du dispositif de police de sécurité du quotidien. © FRED PAYET / AFP
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avec AFP , modifié à

Lundi soir, le haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie a détaillé des mesures pour lutter contre la délinquance.

L'Etat a présenté lundi soir ses mesures pour lutter contre la délinquance en Nouvelle-Calédonie, dans le cadre de la mise en place de la police de sécurité du quotidien.

Une lutte contre la délinquance "territorialisée". "La police de sécurité du quotidien a vocation à replacer le service du citoyen au cœur de l'action des forces de sécurité", a déclaré aux médias Thierry Lataste, haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie. "C'est l'objet de la mise en oeuvre de la présente stratégie de lutte contre la délinquance, qui sera territorialisée et adaptée au niveau de la circonscription de police et de chaque compagnie de gendarmerie."

"Allier répression, dissuasion et contact avec la population". Sur le terrain, en zone police, dans les quartiers réputés sensibles de Tindu, Montravel et Ducos, au nord de la capitale où vivent 14.000 personnes, un groupe de sécurité de proximité (GSP) dédié au quartier de reconquête républicaine va être créé le 1er septembre 2019. La zone industrielle de Ducos concentre 35 % des cambriolages de commerces et locaux industriels tandis qu'un quart des violences familiales ou entre personnes se produisent dans ces quartiers. "Sur le modèle d'une brigade anti-criminalité (BAC) en tenue, ce GPS permettra d'allier répression, dissuasion et contact avec la population", a développé le haut-commissaire. Une unité canine composée de 7 policiers va également être mise en place au 1er janvier 2019 pour intervenir sur les situations difficiles comme les rassemblements de délinquants, les rassemblements de personnes en état d'ivresse publique manifeste.

Une brigade de protection de la délinquance juvénile. En zone gendarmerie, l'Etat a confirmé la création dès le 1er juillet 2018 d'une antenne de la Brigade de protection de la délinquance juvénile (BDPJ) à Koné, dans le nord du territoire. Déjà installée en banlieue de Nouméa en 2017, cette unité effectue un travail de prévention contre les addictions et les potentielles dérives. L'enjeu est de mettre un terme à la divagation nocturne des mineurs, impliqués l'année dernière dans 55 % des cambriolages en Calédonie. Les forces de l'ordre pourront à présent procéder lors de patrouilles nocturnes à des contrôles d'identité systématiques de mineurs et un protocole type de signalement nominatif sera établi à l'attention des provinces et des maires.

Cartographier les lieux de marché noir de l'alcool. Enfin, une cartographie des lieux de marché noir de vente d'alcool sera établie par les forces de police et de gendarmerie dans la capitale et sa banlieue. Des opérations régulières de contrôles coordonnées seront mises en place sur le modèle des comités départementaux antifraudes (CODAF). La Nouvelle-Calédonie, où un référendum sur l'indépendance se tiendra le 4 novembre 2018, a été le seul territoire d'outre-mer à avoir été sélectionné pour bénéficier du dispositif de police de sécurité du quotidien.