Le maire LR de Nice Christian Estrosi qui teste depuis avril la présence d'un policier non armé dans trois écoles communales, souhaite étendre l'expérience aux établissements volontaires de sa ville. "Pour l'année prochaine, il n'y aura pas de généralisation systématique", a précisé Christian Estrosi vendredi, lors d'une conférence de presse. Les conseils d'école des 150 établissements niçois se réuniront en octobre et auront la possibilité de demander, s'il y a unanimité, à disposer également d'un policier.
Une mesure "plus nécessaire que jamais". La ville de Nice a obtenu le feu vert du ministère de l'Education nationale pour expérimenter cette mesure, imaginée pour lutter contre le terrorisme, sans limitation de durée ou de nombre d'établissements. "Ça fera son chemin, j'en suis persuadé, mais il faut laisser du temps au temps", a expliqué Christian Estrosi, pour qui "notre devoir est de mettre ce dispositif à la disposition" de la communauté éducative."Cette mesure est plus nécessaire que jamais", a déclaré le maire, se félicitant du bilan des premiers mois d'expérimentation, et rapportant que la présence des policiers aurait fait l'unanimité parmi les enfants, le personnel et les parents. Les trois groupes qui ont déjà un policier dans leurs murs ont demandé à le conserver l'an prochain, a-t-il précisé.
Un bilan "très positif". Les enfants se rendaient compte que "derrière chaque uniforme il y a un être humain", a souligné le directeur de l'une de ces écoles, classée REP+, Bernard Daemers. Le bilan "est assez positif, voire très positif", a ajouté la directrice d'une autre école, Florence Tinelli, citant une amélioration de la "sécurisation des locaux" et du cadrage des allées et venues" notamment. "L'expérience s'est très bien passée", a également témoigné lors de la conférence de presse un policier, indiquant avoir pu dépasser "la réticence, au début, d'une minorité de parents qui avaient peur que je fasse la police dans la cour de récréation". Il a concédé être "un peu nu" en cas d'intrusion et s'est dit favorable à être dans le futur, "armé dans l'établissement".
Des parents sceptiques. Certains parents d'élèves continuent de leur côté à contester cette mesure : "par rapport à l'objectif premier, se prémunir d'une attaque terroriste, cela n'a toujours pas de sens", pour Laetitia Siccardi, président de la FCPE dans les Alpes-Maritimes. Nice avait affecté des vigiles privés à la surveillance des établissements scolaires après l'attentat sur la Promenade des Anglais le 14 juillet 2016, puis recruté l'année suivante 130 policiers municipaux, pour un budget annuel de 4 millions d'euros, afin d'assurer notamment cette mission.