Alliance, premier syndicat de gardiens de la paix, a appelé lundi les policiers à une "grève du zèle", et deux autres organisations à des rassemblements silencieux devant les commissariats mardi après l'attaque au cocktail Molotov contre quatre agents samedi dans l'Essonne.
"Ne traiter que les urgences". "Nous appelons tous les policiers, en soutien à nos collègues" visés par cette attaque et dont l'un se trouve toujours entre la vie et la mort, à une "grève du zèle" à partir de mardi, a déclaré le secrétaire général adjoint du syndicat Alliance, Frédéric Lagache, sans préciser la durée du mouvement. Il s'agit, selon lui, "de ne traiter que les urgences et les cas graves" dans les commissariats et de "faire l'impasse sur un stationnement gênant par exemple", a-t-il précisé, laissant à chaque policier "l'opportunité" de ses "moyens d'action".
Privilégier les patrouilles. Le syndicat réclame au gouvernement et "aux candidats à la présidence de la République la fermeté" pour les "agresseurs et assassins de policiers", ajoute Frédéric Lagache. "Il faut des peines exemplaires" et que "la peur change de camp", a-t-il dit. Le syndicat veut "recentrer le policier sur son cœur de métier", c'est-à-dire les patrouilles, et "non des surveillances de points statiques". Il réclame également des renforts d'effectifs particulièrement pour le département de l'Essonne. Si les policiers n'ont pas le droit de se mettre en grève, ce n'est pas la première fois qu'un syndicat les appelle à une "grève du zèle". Les effets sont souvent difficiles à mesurer.
"Zones de non-droit". Deux autres organisations affiliées à la CFDT, le Syndicat des cadres de la sécurité intérieure (SCSI, majoritaire chez les officiers) et Alternative-police (minoritaire), ont pour leur part appelé à des rassemblements silencieux mardi à 12h15 devant tous les commissariats de police. "Sans banderole ni affichage syndical, en soutien à nos collègues (de l'Essonne) dans l'épreuve", ajoutent-ils dans un communiqué. "En dépit de propos rassurants, il existe toujours des zones de non-droit en France, aux mains de quelques gangs délinquants et criminels", écrivent-ils, en se demandant si "les forces de l'ordre ont vraiment les moyens de riposter" et "de pénétrer ces quartiers pour y rétablir la sécurité".