Une enquête a été ouverte après la diffusion d'une vidéo montrant des policiers pris à partie, dont un frappé au sol, samedi dernier lors de la manifestation parisienne contre la proposition de loi "sécurité globale", a appris l'AFP mardi auprès du parquet de Paris.
L'enquête, ouverte dimanche pour "violences sur personnes dépositaires de l'autorité publique en réunion", a été confiée à la sûreté territoriale, a précisé le parquet. La vidéo, abondamment diffusée et commentée sur les réseaux sociaux, montre une colonne de policiers prise à partie par un groupe d'individus sur la place de la Bastille, envahie par des fumées de gaz lacrymogène.
98 policiers et gendarmes blessés
Les policiers reçoivent des projectiles et un homme les frappe avec une barre de fer. L'un des fonctionnaires tombe à terre puis est roué de coups par plusieurs personnes, avant d'être relevé par l'un de ses collègues. Pour l'instant, aucun suspect n'a été identifié. Des témoins doivent être entendus et les images exploitées.
98 policiers et gendarmes ont été blessés lors des manifestations contre le texte de loi et les violences policières, qui ont rassemblé samedi en France 133.000 personnes dont 46.000 à Paris, selon le ministère de l'Intérieur. Les organisateurs ont dénombré 500.000 participants, dont 200.000 dans la capitale. Le bilan des blessés parmi les manifestants n'a pas été communiqué.
29 personnes en garde à vue à Paris
Le parquet de Paris a par ailleurs ouvert une enquête, confiée à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), pour déterminer les causes des blessures du photographe indépendant syrien Ameer al-Halbi, un ancien collaborateur de l'AFP.
À Paris, 29 personnes, dont trois mineurs, ont été placées en garde à vue à l'issue de la manifestation. Cinq d'entre elles ont été présentées pour être jugées en comparution immédiate. Trois ont sollicité un renvoi pour préparer leur défense.
Un quatrième suspect, poursuivi pour port d'arme - un marteau - et participation à un groupement en vue de commettre des violences, a été condamné lundi à six mois de prison assortis d'un sursis probatoire avec l'obligation d'effectuer 105 heures de travail d'intérêt général. Une cinquième personne était jugée mardi après-midi sans que l'on connaisse l'issue du procès.