Le 105e Salon des maires de France ouvre ses portes, ce mardi 21 novembre, à Paris, dans un contexte particulièrement tendu. Manque de moyens, multiplication des agressions, les maires en ont ras-le-bol et ils n’ont plus peur de le dire. Dans leur longue liste de griefs, ils regrettent également le cumul des mandats supprimé en 2014.
Les maires de France se réunissent en congrès, ce mardi 21 novembre, à Paris , sur fond de hausse des violences et de sentiment de "fatigue républicaine", là où le gouvernement préfère mettre en avant le travail accompli pour améliorer leur quotidien. Une enquête Cevipof publiée dimanche et à laquelle près de 8.000 maires ont répondu, alerte sur un nombre "exceptionnellement élevé" de démissions d'élus depuis 2020, signe d'une "fatigue républicaine" et d'un sentiment d'"empêchement" et d'"impuissance" des élus.
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Le moyen d'avoir un pied à l'Assemblée nationale
Les maires regrettent également le cumul des mandats qui a été supprimé en 2014. Pour eux, c’était un moyen d’avoir un pied à l’Assemblée nationale. "Lorsqu'un maire devient député à l'Assemblée, rencontrer un ministre, cela se fait presque en un claquement de doigt. Rien que cela permettrait de redonner de la confiance aux maires", a déclaré Karl Olive au micro d’Europe 1. Ce dernier a renoncé à son mandat de maire de Poissy lors de son élection à l'Assemblée l'an dernier et regrette cet éloignement entre les communes et le Palais Bourbon.
Jean-François Copé , lui, a fait le chemin inverse. Après avoir été chef de la majorité à l'Assemblée, il a renoncé à la députation en 2017 pour se consacrer à sa ville de Meaux. L'ancien ministre dénonce l'impossibilité pour les maires, au contact direct des habitants, de faire remonter les préoccupations du terrain. Il en fait l'une des causes du désenchantement d'une partie des élus.
L'action locale complexifiée
"Quand vous êtes le patron de votre territoire et que vous venez porter la parole de votre territoire à la tribune de l'Assemblée nationale, vous êtes entendus, vous êtes respectés. Tout cela aujourd'hui a complètement disparu. Ça accroît ce pouvoir de dépossession et en même temps, ça renforce terriblement la centralisation", a rapporté l’ancien ministre délégué à l’Intérieur.
En effet, les maires se plaignent d'une recentralisation rampante de la part de l'État et d'une surabondance de normes qui complexifie l'action locale. Plus de 10.000 participants et 230 intervenants sont attendus jusqu'à jeudi porte de Versailles, où 39 thèmes seront débattus, dont celui des conditions d'exercice du mandat. Sur ce sujet crucial, des annonces devraient être faites par Élisabeth Borne jeudi, lors de son discours de clôture.