Le préfet du Rhône maintient la mise en place, pour la première fois en province, de la circulation alternée à Lyon vendredi, malgré un léger mieux sur le front de la pollution. "Nous avons une petite amélioration depuis hier (mercredi) que nous n'avions pas pu anticiper", explique Nicolas Vigier, ingénieur chez Atmo Auvergne-Rhône-Alpes. Ainsi, mercredi, le taux de particules fines n'a pas dépassé les 60 microgrammes par mètre cube, alors que les prévisions tablaient sur un taux d'environ 90. Même chose pour jeudi, même si la situation peut encore évoluer en fin de journée.
Une décision prise au-delà de la réglementation. Théoriquement, la mise en place de la circulation alternée ne peut éventuellement être décidée qu'après quatre jours consécutifs de taux de particules fines supérieurs à 80 microgrammes par mètre cube. En prenant mercredi cette décision, le préfet avait donc déjà décidé d'aller au-delà du cadre réglementaire puisqu'à Lyon, le seuil des 80 n'avait été dépassé qu'une journée, mardi. Mais jeudi, la préfecture a justifié ce maintien par "la durabilité de l'épisode" qui se poursuit depuis maintenant neuf jours. D'ailleurs, le préfet n'a pas caché qu'il souhaitait rendre le cadre réglementaire plus souple et réactif pour mieux s'adapter aux spécificités de chaque épisode de pollution.
Les véhicules impairs pourront circuler vendredi. Selon Atmo Auvergne-Rhône-Alpes, l'épisode actuel n'est pas exceptionnel mais significatif par sa durée, surtout en hiver. "Quand il a pris sa décision mercredi, le préfet ne voyait pas forcément de sortie de l'épisode", justifie l'organisme de surveillance de la qualité de l'air. Depuis jeudi, les prévisions laissent peut-être entrevoir quelques précipitations dimanche qui pourraient mettre un terme à ce pic. Vendredi, seuls les véhicules avec une plaque d'immatriculation se terminant par un chiffre impair pourront circuler à Lyon et à Villeurbanne.