Le Conseil d’Etat a tapé du poing sur la table vendredi et a posé un ultimatum : le gouvernement doit prendre des mesures concrètes pour réduire les concentrations de dioxyde d’azote et de particules fines dans plusieurs villes, sous peine de devoir payer une astreinte record. Dix millions d’euros par semestre de retard. C’est du jamais vu, et cela concerne les plus grandes villes de France. Huit zones sont concernées : Grenoble, Lyon, Marseille-Aix, Reims, Strasbourg et Toulouse pour le dioxyde d’azote. Mais aussi Fort-de-France pour les particules fines, et Paris pour le dioxyde d’azote et les particules fines.
Une première décision prise en juillet 2017
L'Etat a eu trois ans pour réduire la pollution de l'air dans ces zones mais le Conseil d'Etat a estimé que les efforts n'avaient pas été suffisants. "Ça fait des années que l’on demande des actions et que le gouvernement dit qu’il fait quelque chose, mais c’est insuffisant ! Maintenant la question c’est : comment diminuer la part du véhicule diesel dans les centres-villes ?", témoigne au micro d’Europe 1 Olivier Blond, président de l'association Respire qui fait partie des ONG qui avait saisi le Conseil d'Etat. Il espère que cette décision va enfin marquer un vrai tournant dans la politique environnementale.
Si dans six mois le Conseil d'Etat juge que les mesures ne sont toujours pas suffisantes, la somme de dix millions d'euros pourrait être versée à certaines associations environnementales ou d'autres acteurs publics ou privés dans le domaine de la qualité de l'air. En France, on estime que la pollution de l'air est responsable de 50.000 morts par an.