Le ministre de la Transition écologique François de Rugy a annoncé mardi que la circulation différenciée serait désormais déclenchée de façon "beaucoup plus rapide" en région parisienne en cas d'épisode de pollution, à l'occasion d'une visite dans les locaux d'AirParif. Le ministre a ajouté que les véhicules ayant une vignette Crit'Air de classe 3 ne pourront pas circuler ces jours-là. Cela concerne les voitures à essence immatriculées avant fin 2005 et les voitures diesel immatriculées avant fin 2010.
"A situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles", a déclaré le ministre. Selon lui, 35% des véhicules ne pourront plus circuler lorsque la circulation différenciée sera activée. "Cela représente les deux tiers de la pollution". Le dispositif prévoit que la circulation alternée soit déclenchée automatiquement après deux jours au-dessus du "seuil d'information" ou dès l'atteinte du "seuil d'alerte".
De la pollution à l'ozone dès mercredi
"On s'attend à avoir de la pollution à l'ozone probablement dès mercredi", a indiqué Karine Léger, directrice générale d'Airparif, l'organisme chargé de la surveillance de la qualité de l'air en Île-de-France. "Nous atteindrons a priori le seuil d'information" pour la pollution à l'ozone ce jour-là, a-t-elle ajouté.
Le seuil d'information est atteint lorsque l'ozone atteint 180 microgrammes par mètre cube sur une heure, tandis que le seuil d'alerte est établi à 240 µg par m3. Le préfet de police de Paris, présent lors du déplacement, a déclaré que "ce qui change complètement l'approche" sur ces mesures, c'est "la volonté politique" du gouvernement, soulignant que les textes permettaient déjà une automaticité du déclenchement de la circulation différenciée.
François de Rugy et la ministre des Transports Elisabeth Borne avaient dit lundi souhaiter "qu'une telle automaticité soit mise en oeuvre dans l'ensemble des grandes agglomérations françaises confrontées au risque de pollution en lien avec les élus locaux concernés". Cette annonce intervient alors qu'une canicule d'une précocité sans précédent doit frapper la France cette semaine, avec des températures qui pourraient dépasser les 40°C. Par réaction chimique des polluants à la chaleur, les températures élevées entraînent une augmentation du taux d'ozone.