L'Assemblée nationale a voté très largement dans la nuit de mercredi à jeudi la cession par l'Etat à la Polynésie du bâtiment nécessaire à la réalisation du "centre de mémoire" des essais nucléaires, à l'occasion de l'examen du projet de budget 2019. De 1966 à 1996, les atolls de Mururoa et Fangataufa ont été le théâtre de 193 essais nucléaires, qui ont eu des effets sur la santé et l'environnement des populations.
Une "promesse" de "gouvernements successifs". Par la cession de cet hôtel du commandement de la Marine, à Papeete sur l'île de Tahiti, il s'agit de "tenir la promesse de gouvernements successifs" et "ce sera juste réparation", s'est félicité le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin.
Un lieu pour "s'informer" et "transmettre la mémoire". "Dès 2006, soit dix ans après la fin des essais nucléaires, le besoin d'un lieu où s'informer, conserver et transmettre la mémoire des essais nucléaires s'est unanimement exprimé dans la population polynésienne", souligne l'exposé des motifs de l'amendement gouvernemental adopté en première lecture, qui a été salué sur tous les bancs.
Cinq années pour réaliser le projet. En janvier 2018 a été installé, par la ministre des Outre-Mer, le comité de projet pour la création du "centre de mémoire des essais" ainsi que le groupe scientifique chargé d'établir le périmètre et le contenu du projet. L'amendement prévoit la cession à titre gratuit du bâtiment nécessaire, sous réserve d'un retour à l'État si la collectivité ne réalisait pas le centre dans un délai de cinq années.