C'est la piste principale pour expliquer l'effondrement du pont de Mirepoix-sur-Tarn survenu lundi au nord-est de Toulouse, coûtant la vie à au moins deux personnes : le poids du camion. Vers 8 heures ce matin là, le pont qui enjambe la rivière s'effondre alors qu'un poids lourd et une voiture le traversent. Limité à 19 tonnes, cet ouvrage des années 1930 aurait eu à supporter un poids beaucoup plus important selon le procureur de la République de Toulouse. Pourquoi le poids lourd a emprunté un ouvrage qui lui était clairement interdit ? Notre journaliste a fait un trajet avec un routier pour essayer de comprendre.
"Le GPS connaît, toi tu vas galérer"
C'est devenu un outil indispensable chez les routiers : le GPS. Une fois sa cargaison chargée, Franck monte à bord de son camion et allume une application GPS sur son smartphone. "On te donne une adresse, une rue, toi tu es de l'autre bout de la France, comment tu peux savoir [qu'un pont est interdit] ?", explique-t-il au micro d'Europe 1. "Le GPS connaît, toi tu vas galérer", résume-t-il. Témoin d'une ère pré-GPS, un vieil atlas est posé par terre, à côté de la cafetière, et il indique les ponts et les passages à niveaux interdits aux camions.
Mais quand le détour est trop long pour tenir les délais, "on est bien obligé d'avancer à un moment ou un autre", reconnaît Franck. Mais pour Louis-Michel Barraud, de la Fédération Nationale des Transporteurs de Normandie, l'attitude de Franck est une "erreur monumentale". Pour lui, les GPS abrutissent les chauffeurs. "Il m'est arrivé de demander à un chauffeur pourquoi il avait pris un itinéraire précis, et il m'a répondu : 'C'est pas moi, c'est le GPS qui m'a fait passer par là.' C'est stupide, l'homme est très important dans ce métier.", tonne-t-il.
Pour lui, il faut absolument former, et surtout sensibiliser, les jeunes routiers à la technologie la plus fiable du métier : la carte routière.