L’ampleur de l’opération est inédite. Ce week-end, plusieurs centaines de mosquées de France ouvrent leurs portes au public. Cette initiative, souhaitée par le Conseil français du culte musulman un an après les attentats, vise à "tordre le cou à ces clichés de liens avec la violence et le terrorisme".
C'est le message qu'a fait passer le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, invité à partager un thé de la fraternité à Saint-Ouen-l'Aumoine (Val-d'Oise). "Face à une menace terroriste très élevée, nous avons besoin plus que jamais, pour défendre la République, de tous les enfants de France", a-t-il affirmé samedi matin, assurant que le pays "ne se trompe pas" et refuse les amalgames.
Faire de la pédagogie. A la Grande Mosquée de Paris, les fidèles voient en ces journées l'occasion de faire de la pédagogie auprès des visiteurs : "Je souhaite leur dire que c’est une religion de paix et que nous respectons les lois de la République, explique Kader, l'un des fidèles. C'est aussi dire que nous sommes contre tout ce qui a été fait au nom de l’islam. Nous sommes fraternel."
Pour Bilel, un autre des fidèles, il ne s'agit pas seulement de venir boire de "le thé de la fraternité" proposé par le Conseil français du culte musulman. Il souhaite que les visiteurs fassent un vrai effort de compréhension de l'Islam. "Je demande aux gens de venir poser des questions, d'aller voir la réalité, le terrain et puis d'échanger."
A Paris, à Lunel, à Ajaccio. La plupart des lieux importants liés aux fédérations comme la Grande Mosquée de Paris y participeront. Tout comme des associations ayant été au cœur de l'actualité récemment, comme la petite salle de prière saccagée à Noël dans un quartier populaire d'Ajaccio. Ou encore la mosquée de Lunel, dans l'Hérault, théâtre de vives tensions en 2015 dans une localité traumatisée par le départ d'une vingtaine de jeunes en Syrie et le décès d'au moins huit d'entre eux.