La collecte des ordures à Marseille est "régulièrement perturbée par l'intervention de grévistes et d'individus extérieurs à l'entreprise", a accusé dimanche la société Derichebourg, dont 200 salariés sont en grève depuis 12 jours, des allégations réfutées par les syndicats.
Des gens "violents, menaçants". Dans un communiqué, Derichebourg dénonce des gens "violents, menaçants, entravant les voies de circulation à l'aide de véhicules et scooters". Le groupe pointe du doigt "des représentants de sociétés concurrentes". "Depuis jeudi matin, ils empêchent la reprise du travail des salariés qui le souhaitent, usant de pressions et menaces, alors même que des avancées significatives dans les négociations avaient été réalisées par toutes les parties prenantes", affirme-t-il.
Une "maladresse de communication". Kamel Djeffel, secrétaire national de la Confédération autonome du travail, porte-parole des grévistes, récuse ces accusations. "C'est regrettable, on va dire qu'il s'agit d'une maladresse de communication", a-t-il déclaré. "Samedi soir à 22 heures, nous avons pris l'engagement de ne pas bloquer les intérimaires qui font le travail des grévistes", a-t-il ajouté.
Un assouplissement de la grève mardi. Dans trois arrondissements de Marseille (2ème, 15ème et 16ème), les poubelles débordaient toujours dimanche matin, après 12 jours de grève des éboueurs de la société Derichebourg. Mardi pourtant, la tension était retombée. Les grévistes avaient accepté de débloquer des centres de transfert, permettant aux éboueurs non-grévistes et d'autres arrondissements d'y vider leurs bennes.
Un coup de pression de Gaudin. Pourtant dès jeudi, le maire de Marseille Jean-Claude Gaudin (LR), également président de la métropole Aix-Marseille-Provence, chargée des déchets, avait déploré dans un communiqué que "près de 2.800 tonnes d'ordures restaient encore à collecter". Jean-Claude Gaudin demandait à Derichebourg "de mettre tous les moyens en oeuvre pour remplir ses obligations contractuelles, y compris, si nécessaire, en recourant à des agents intérimaires". "Les Marseillais attendent un retour rapide à un service normal et ne doivent pas subir plus longtemps une situation d'insalubrité qui n'a que trop duré", concluait le maire.