Pour lui, "être gendarme voulait dire protéger" : le Père Jean-Baptiste, qui a accompagné samedi matin les derniers instants du lieutenant-Colonel Arnaud Beltrame, a raconté toute l'admiration qu'il porte au gendarme qui s'est substitué à une otage avant d'être mortellement blessé par le djihadiste de l'Aude vendredi. "En se livrant à la place d'otages, il est probablement animé avec passion de son héroïsme d'officier, car pour lui, être gendarme voulait dire protéger. Mais il sait le risque inouï qu'il prend", a écrit le prêtre sur le site Internet du diocèse de l'Aude.
"La folie de ce sacrifice". "Avait-il le droit de prendre un tel risque", alors qu'il avait fait "la promesse de mariage religieux à Marielle qui est déjà civilement son épouse" ?, demande l'homme d'église. "Il me semble que seule sa foi peut expliquer la folie de ce sacrifice qui fait aujourd'hui l'admiration de tous (...) Je crois que seule une foi chrétienne animée par la charité pouvait lui demander ce sacrifice surhumain", a poursuivi ce chanoine régulier de la Mère de Dieu à l'Abbaye de Lagrasse.
Un mariage religieux prévu en juin. Vendredi vers 21h ce prêtre avait rejoint l'hôpital où il a pu "donner le sacrement des malades et la bénédiction apostolique à l'article de la mort" au gendarme à ce moment "inconscient". A ses côtés, sa femme, Marielle, dont il devait célébrer le mariage religieux à Vannes, dans le Morbihan, le 9 juin. "La très belle déclaration d'intention" du défunt lui était "parvenue 4 jours avant sa mort héroïque", a-t-il précisé.
Conversion sur le tard. La religion était venu tardivement chez le gendarme, né dans une famille peu pratiquante et qui a "vécu une authentique conversion vers 2008, à près de 33 ans". "Arnaud n'aura jamais d'enfants charnels. Mais son héroïsme saisissant va susciter, je le crois, de nombreux imitateurs, prêts au don d'eux-mêmes pour la France et sa joie chrétienne", a encore estimé le prêtre.