Il a 44 ans, est SDF et fait ainsi partie des 140.000 sans-abris qui vivent dans la rue, dorment parfois à l'hôtel, dans des abris de fortune ou dans des centres d'hébergement. Mais derrière les statistiques figurent des destins. Christian Page a raconté le sien au micro d'Europe 1, lui qui était sommelier dans un grand hôtel parisien.
Triptyque classique : divorce, perte d'emploi, expulsion". Christian Page est devenu sans domicile fixe avec "un triptyque classique, dit-il : divorce, perte d'emploi et expulsion. Cela peut arriver à tout le monde. J'ai fait un très mauvais divorce, j'ai fait près d'un an de dépression, ce qui a entraîné ma perte d'emploi et mon expulsion le 17 avril 2015 parce que passer de 2.000 euros au RSA quand on a un loyer de 700 euros, c'est compliqué."
"SDF 2.0". Le froid des derniers jours a particulièrement centré l'attention sur les SDF. "Ce n'est pas une habitude mais on se prépare aux choses. On s’habille plus léger quand on arrive au printemps et un peu plus à l'hiver. Pour moi, il n'y a aucune différence si ce n'est qu'on parle un peu plus de nous". Pour Christian, qui souffre de ne pas voir suffisamment son fils, l'un des grands ennemis des gens de la rue, c'est l'isolement". Pour y remédier au mieux, Christian Page se définit comme un "SDF 2.0" qui ne se départit jamais de son portable et tweete (@pagechris75).
"Il n'y a ps de ministre du Logement". Le réseau social est aussi bien un moyen de communiquer que de faire "la manche 2.0." Son compte Twitter lui sert aussi à dénoncer. "Je balance régulièrement des photos des centres d'accueil du 115 à Paris. A la limite, vous êtes content de dormir dehors, assène-t-il, ajoutant pourtant qu'il faut toujours rester éveillé. Il n'y a pas de ministre du Logement. Emmanuelle Cosse ne sert à rien. On met un sac à patates à sa place, c'est la même chose."