"Je défendais avant tout un principe." Un principe que Maître Emmanuel Mercinier, avocat du père Preynat, estime avoir été "bafoué". Lundi, la justice a autorisé la sortie du film de François Ozon, Grâce à Dieu, retraçant l'histoire des victimes présumées du prêtre Bernard Preynat, accusé de pédophilie. "Conformément à la loi, on ne peut pas présenter comme coupable quelqu’un qui est poursuivi devant les tribunaux et qui n’a pas encore été jugé coupable", rappelle Maître Mercinier au micro de Matthieu Belliard sur Europe 1, avant de déplorer que "le tribunal ait considéré que le fait de mettre un carton à la fin du film, disant que le père Preynat bénéficie de la présomption d’innocence, suffisait à réparer l’atteinte que le film causait".
Une décision "contraire à l'intérêt général". D'après lui, cette décision, dont il va faire appel, "est non seulement contraire aux intérêts du père Preynat, mais plus largement à l’intérêt général". "Je sais par expérience que ce que l’on permet à l’encontre de personnes qui sont accusées de faits extrêmement graves, dans un second temps, on le permet à l’encontre de personnes accusées de faits moins graves et petit à petit, ça rentre dans le droit commun", s’irrite-t-il.
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"L'intérêt des victimes implique qu'il ne soit pas porté atteinte à la présomption d'innocence". À la question de savoir quel message le père Preynat envoie à la société en s'opposant à la sortie de ce film, son avocat répond que c'est "très dangereux quand les climats et les messages s’invitent dans une salle d’audience". De l'"avis personnel" de Maître Emmanuel Mercinier, "l'intérêt des victimes, c'est-à-dire que la justice soit sereine, implique qu'il ne soit pas porté atteinte à la présomption d'innocence".
François Ozon sera l'invité de Nikos Aliagas dans la matinale d'Europe 1, mardi à 7h45.