Utilisation de pétrole, pollution de l’eau, émissions de CO2 liées au transport… Craquer pour un nouveau jean peut avoir des conséquences néfastes pour l’environnement. Dans la ferme urbaine de Clermont-Ferrand, une entreprise a élaboré une alternative : des t-shirts, pantalons et autres vestes compostables. Le fondateur, concepteur de vêtements de sport en bio-polyester, "a réussi son pari : faire en sorte que la matière qui compose ses vêtements ne soit pas nocive au contact de la peau et ne soit pas non plus un déchet toxique pour l’environnement", explique Fanny Agostini dans sa chronique "Rendez-vous à la ferme" sur Europe 1.
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Concrètement, les vêtements sont entièrement fabriqués à partir de matières naturelles, comme des fibres de canne à sucre, du coton, du lin ou encore du chanvre. "Tout ce qu’on utilisait avant que le polyester à base de pétrole vienne nous vêtir", résume Fanny Agostini. Pour la chroniqueuse, cette méthode a un double effet positif. En amont, aucune matière dangereuse pour l’environnement n’a été utilisée. Et une fois en fin de vie, "les vêtements naturels peuvent se composter car, en se dégradant, le carbone 14 et l’oxygène favorisent la formation de bactéries qui vont raviver le sol".
60% des tissus utilisés sont synthétiques
Cette ligne de prêt-à-porter s’inscrit en fait dans une longue lignée de vêtements naturels. "Historiquement, les vêtements n’ont pas toujours été composés de pétrole", rappelle Fanny Agostini. Ils étaient fabriqués à partir de laine et de coton puis, grâce au commerce, avec de nouveaux textiles comme le lin et la soie. "Ce n’est qu’à la fin du 19e siècle que la fibre synthétique arrive sur le marché", ajoute la journaliste.
Polyester, nylon, lycra… "Aujourd’hui, plus de 60% des fibres utilisées pour la création de vêtements sont synthétiques", précise-t-elle. Or, ces tissus contiennent des perturbateurs endocriniens et des microplastiques. Une fois passés en machine à laver, ces microplastiques s’infiltrent dans les conduits d’eaux usées et polluent les océans.