Pour Riss, "Plenel condamne à mort une deuxième fois 'Charlie Hebdo'"

Dans un éditorial à paraître mercredi, le dessinateur Riss dénonce un "appel au meurtre" contre "Charlie Hebdo" de la part d'Edwy Plenel. © AFP
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Le directeur de la rédaction satirique dénonce une phrase du directeur de "Mediapart", qui avait assimilé une couverture de l'hebdomadaire à une "campagne générale de guerre aux musulmans".

"Cette phrase, 'la une de Charlie Hebdo fait partie d'une campagne générale de guerre aux musulmans', nous ne la pardonnerons jamais." Dans un éditorial à paraître mercredi, le directeur de la rédaction de Charlie Hebdo, le dessinateur Riss, attaque avec force Edwy Plenel. Auparavant, le directeur de la rédaction de "Mediapart" avait dénoncé la Une de l'hebdomadaire le caricaturant dans l'affaire Ramadan, assimilant cette couverture à une "campagne générale de guerre aux musulmans", sur l'antenne de franceinfo.

Un "appel au meurtre". "Charlie Hebdo n'a nulle envie de faire la guerre à quiconque", souligne Riss. "Cette phrase, nous ne la pardonnerons jamais. En la prononçant, Plenel condamne à mort une deuxième fois Charlie Hebdo. Cette phrase n'est plus une opinion, c'est un appel au meurtre", accuse le directeur de Charlie Hebdo dans son édito.

"Nous n'attaquons personne", défend Plenel. Contacté par franceinfo, Edwy Plenel a indiqué ne pas souhaiter réagir à cet éditorial. "Nous n'attaquons personne. Nous avons des choses plus importantes à faire que d'entretenir cette folie", a-t-il simplement expliqué. Après la Une de la semaine dernière, plus de 130 personnalités ont signé une tribune en soutien à Mediapart, dénonçant une campagne "inique" et "dangereuse" contre le site en ligne. 

Très critique à l'encontre d'Edwy Plenel, Manuel Valls a de son côté salué sur Twitter l'éditorial à paraître. "Merci Riss. Votre édito dans Charlie Hebdo est magnifique. Grave et juste, il est une réponse aux propos impardonnables de Edwy Plenel", écrit ainsi l'ex-Premier ministre.

"Finir le travail des frères Kouachi." Sur Twitter également, certains journalistes ont rapporté l'entière phrase polémique exprimée par Edwy Plenel : "La une de Charlie Hebdo fait partie d'une campagne plus générale que l'actuelle direction de Charlie Hebdo épouse. Manuel Valls et d'autres, parmi lesquels ceux qui suivent Manuel Valls, une gauche égarée, une gauche qui ne sait plus où elle est, alliée à une droite voire une extrême-droite identitaire, trouvent n'importe quel prétexte, n'importe quelle calomnie pour en revenir à leur obsession : la guerre aux musulmans, la diabolisation de tout ce qui concerne l'islam et les musulmans."

Selon Riss, ce propos, "qui désigne Charlie Hebdo comme un agresseur supposé des musulmans, adoube ceux qui demain voudront finir le travail des frères Kouachi", qui avaient abattu le 7 janvier 2015 huit collaborateurs de l'hebdomadaire dont cinq dessinateurs, un invité du journal, un agent d'entretien et deux policiers.