Pour Maître André Chamy, l'avocat de l'homme qui a insulté Alain Finkielkraut lors de "l'acte 14" des "gilets jaunes", "cette affaire devient de plus en plus minuscule". "C’est le personnage d’Alain Finkielkraut qui crée la polémique autour de lui", juge-t-il sur Europe 1.
"Il ne veut pas qu'il soit donné un caractère antisémite à ses propos." Il ajoute que son "client ne supporte pas ce personnage, non pas en raison de son appartenance à telle religion ou à telle communauté, mais en raison de ses opinions politiques exprimées et assumées". D'après André Chamy, "ce dossier est vide" et son client, dont la garde à vue se poursuit à Mulhouse, "n'a aucune idéologie antisémite". "Il regrette plutôt les insultes mais il ne veut pas qu'il soit donné un caractère antisémite à ses propos."
Selon une source proche du dossier, le suspect serait "proche de la mouvance salafiste". "C'est faux", rétorque son avocat. "Il n'a plus fréquenté un quelconque mouvement depuis 2003. Il a fréquenté une mosquée salafiste pendant deux ans et ça n'a pas laissé d'impact. C'est la raison pour laquelle il n'est pas considéré comme radicalisé par le ministère de l'Intérieur."
Pour Finkielkraut, il s'agit d'un "salafiste" adepte "de la théorie du grand remplacement". "Espèce de sioniste", "grosse merde", "elle est à nous, la France", avait notamment proféré son client, vêtu d'un gilet jaune, à l'adresse du philosophe, qui n'a pas porté plainte. Alain Finkielkraut a lui-même réagi à cette affaire, au micro de Sonia Mabrouk sur Europe 1, mercredi. "Il m'a traité de 'raciste, sioniste et de haineux'", rappelle-t-il. D'après lui, son agresseur est un "salafiste" adepte "de la théorie du grand remplacement".
Le parquet de Paris avait ouvert dimanche une enquête préliminaire pour "injure publique en raison de l'origine, l'ethnie, la nation, la race ou la religion". Ces injures ont suscité une vague de condamnations par l'ensemble de la classe politique. Répondant à une convocation, le suspect s'était rendu mardi vers 19h30 à l'antenne mulhousienne de la police judiciaire (PJ) où il avait été placé en garde à vue.
Le suspect "assume son rôle de citoyen". Maître Chami explique que son client, qui a répondu "sereinement" aux questions des enquêteurs, "assume (...) son rôle de citoyen. Il est révolté (...) par ce qu'il se passe par rapport aux retraités, aux sans emplois, aux personnes dans le désarroi (...) Au lieu de comprendre son combat légitime, honorable, on le traite de tous les noms", s'est-il indigné.